[ vii ]

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Les deux femmes marchaient en silence depuis vingt minutes déjà, et Ellie voulut tenter de prendre la parole avant de se raviser une nouvelle fois. Peu importe à quel sujet elle pensait, il lui semblait immédiatement trop bateau et ridicule. De plus, Dina avait l'air en proie à une lutte contre elle-même plutôt violente, probablement causée par l'inquiétude liée à JJ, se dit Ellie. Heureusement, la jeune mère finit par couper le silence en attrapant son fusil.

— On y est. Fais attention à toi, si tu te fais buter par un simple infecté, je te jure que je te tue.

— J'ai comme une impression de déjà-vu, lui répondit Ellie avec un sourire peu assurée, se souvenant qu'elle lui avait dit une phrase similaire à Seattle. Et toi aussi crèves pas.

Pendant une demi seconde, Dina lui rendit son sourire, et tout fut comme avant, comme si les deux femmes n'avaient jamais été séparées, puis son visage se referma et elle détourna le regard, l'air presque coupable :

— Ne perdons pas de temps.

Et sur ce, les deux femmes entrèrent dans le bâtiment qui commençait à tomber en ruines. Dina changea son fusil, trop bruyant, contre une machette abandonnée dans un coin, probablement par des pilleurs, tandis qu'Ellie se confectionnait un silencieux de fortune pour son pistolet, à l'aide d'une bouteille dans laquelle elle fourra un vieux chiffon qui trainait, afin d'étouffer le bruit de la détonation, au cas où il y aurait des claqueurs. Dina lui adressa un signe de tête et Ellie avança prudemment, à l'affût du moindre bruit, tandis que sa coéquipière surveillait ses arrières. Leur duo fonctionnait toujours aussi bien qu'au début, les deux se protégeant mutuellement, tandis qu'elles progressaient lentement dans le bâtiment, bien trop calme au gout d'Ellie.

Soudain, cette dernière se figea et fit signe à Dina de s'accroupir, entendant une sorte de gémissement. Ce n'était pas un claqueur, c'était toujours ça de gagné, mais les deux femmes se devaient tout de même de rester méfiantes. Ellie changea donc son arme contre son fidèle couteau, la tête recommençant à bourdonner d'adrénaline, et s'avança lentement jusque derrière l'infecté qui se tenait la tête, essayant probablement de lutter contre le champignon qui prenait possession de son cerveau. Elle se releva juste derrière lui, avant de planter sa lame dans le cou de l'infecté, tout en le maintenant immobile le temps qu'il s'immobilise complètement, faisant de son mieux pour limiter l'espèce de gémissement immonde qu'il produisait à mesure qu'il s'étouffait dans son sang, la carotide sectionnée.

Dina la rejoint et hocha la tête en chuchotant.

— Beau travail, un de moins.

Alors qu'Ellie s'apprêtait à lui répondre, une silhouette vaguement humanoïde lui sauta dessus en émettant des cliquètements semblables à ceux des claqueurs, tout en la griffant violemment et essayant de la mordre, ses dents complètement pourries claquant à quelques centimètres à peine  de la jeune femme, lui postillonnant sang et restes d'anciennes victimes au visage. La jeune femme tenta de le repousser en laissant échapper un cri de douleur lorsque la créature lui entailla profondément la joue, puis Dina lui asséna la machette sur le crâne et l'infecté s'effondra raide mort au sol.

— Putain y'a des rôdeurs, s'énerva Ellie en arrachant la machette du crâne dont les excroissances du cordyceps avaient déjà pris possession presque entièrement, avant de la rendre à Dina.

Comme pour confirmer ses dires, une ombre se déplaça rapidement au bout du couloir qui leur faisait face, tandis qu'un grognement fit trembler les murs frêles. Le combat contre le rôdeur n'avait duré que quelques secondes, mais les deux femmes savaient dorénavant que tous les infectés présents étaient au courant qu'elles étaient ici. Ellie essuya d'une main son visage et adressa un regard à Dina qui hocha la tête pour lui confirmer qu'elle allait bien, puis les deux se remirent en marche, bien décidées à purger cet endroit en vitesse, la discrétion n'étant plus une possibilité. Un bruit dans une salle adjacente les interpella, et Ellie s'empressa de ramasser une des briques d'un mur qui tombait en ruine, avant de se lancer en courant vers la salle, dont elle ouvrit la porte d'un grand coup.

hotel california | the last of us part IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant