Chapitre 8

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La forêt près des montagnes Inwangsan était auparavant un très bel endroit que beaucoup de gens et de touristes visitaient chaque année. C'était un simple aller-retour pour une balade en famille mais elle n'en restait que plus belle. Les fleurs sauvages et les rochers qui entouraient le sentier de randonnée étaient ce qui faisait son charme, surtout avec la vue panoramique qu'elle donnait sur la ville. Néanmoins, son sentier et même l'accès à la forêt fut interdit après que plusieurs étudiants aient été retrouvés décapités sur le chemin de randonnée et aux bords de la forêt. Cette découverte avait traumatisé les habitués. D'ordinaire c'était un sentier très calme et posé, où rien ne se passait. On ignorait encore qui ou quoi avait bien pu commettre un drame aussi violent, alors le sentier et l'accès à la forêt était désormais interdit, et ce jusqu'à ce que la police retrouve le ou les coupables de ces meurtres.

Mais cette nuit-là, Vernon avait contourné la règle.

C'était son seul échappatoire, sa dernière option. Bien qu'il pleuvait à torrent, que le vent soufflait et que l'orage grandissait, il continuait de courir tant qu'il en avait encore la force. Il ne voyait presque rien à travers les arbres et les rochers peuplant la forêt, il avait juste assez de luminosité grâce à la pleine lune qui jouait à cache-cache entre les nuages noirs.

Cependant, ce n'était pas que son père qu'il fuyait désormais.

Le sentiment de désespoir et de vide qu'il ressentait en passant par le centre-ville, il avait pris possession de lui quand Vernon avait passé la frontière de la forêt. Et plus effrayant encore, Vernon avait vu deux yeux rouges le fixer dans son dos. Le jeune homme ne savait pas si les yeux de cette chose le suivait mais le sentiment de désespoir était encore plus intense à chaque minute, il grandissait de plus en plus jusqu'à l'étouffer. Malheureusement, les capacités de l'humain ont une limite. Vernon s'arrêta finalement derrière un énorme tronc d'arbre et se laissa tomber à son pied, totalement épuisé et trempé. Il n'avait plus la force de courir, ses jambes étaient douloureuses et ses blessures aux bras le torturaient. Il avait du mal à reprendre sa respiration, son rythme cardiaque ne descendait pas et son corps n'arrivait presque plus à bouger. Tandis qu'il pensa que ce calvaire était enfin terminé, il entendit un hurlement de loup résonner entre les arbres.

Puis, s'en suivit des dizaines d'autres venant le terroriser davantage. En jugeant le nombre de hurlements qu'il entendait, le brun pensa que c'était une meute d'au moins cinquante loups, voire peut-être même plus. Les grondements du tonnerre se mélangeaient aux cris des loups, ce qui donnait encore plus envie à Vernon de s'enfuir de la forêt, en plus de l'ambiance glauque de l'environnement. Tout à coup, alors qu'il pensait à se lever et sortir au plus vite de cet endroit lugubre, il sentit sa tête être plaquée contre le tronc d'arbre et quelqu'un appuyer avec force sur sa gorge.

- Qui es-tu ?! Demanda la personne qui semblait être un homme au son de sa voix.

Pile au moment où il se faisait attaquer, la lune ne lui faisait plus don de sa luminosité.

- V-Vernon ! Je m'appelle Vernon ! Répondit-il à peine la question posée, paniqué. N-Ne me tuez pas je vous en supplie !!

Qui ne penserait pas que c'est un de ces malades qui tuent des gens en pleine nuit si on était dans sa situation ? Personne. Et puis en même temps, ce mec était littéralement en train de le menacer de l'étrangler. L'emprise sur sa gorge le quitta et l'homme le lâcha, avant de ricaner. Qu'est-ce qu'il y avait de si drôle ? Il avait toutes les raisons de paniquer !

- Tu crois vraiment que je vais te tuer ? Je ne suis pas si dérangé que ça.

Lentement, le visage de l'homme apparu sous la lumière de la lune. Il était lui aussi trempé de la tête aux pieds, accroupi devant lui, habillé seulement d'un t-shirt noir et d'un pantalon noir aussi, avec des cheveux blonds clairs. Vernon ne reconnaissait pas son visage, du moins, il n'avait pas l'air comme les autres gens d'ici. Mais, qu'est-ce qu'il faisait là ? Pourquoi a-t-il fait ça ?

Acrasia [seventeen]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant