𝐨𝐧𝐞

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Will

- Will ? demande mon frère en entrant avec fracas dans ma chambre.

- Putain, Jonathan ! arrivé-je seulement à articuler.

- Tu ne voudrais pas sortir au lieu de rester dans ta chambre, qui empeste le renfermé ?

- Je suis bien ici. Maintenant, si tu veux bien, sors de ma chambre, s'il te plaît.

Je regrette tout de suite mes paroles. Malgré moi, il disparaît dans le couloir puis referme la porte derrière lui.

Je me jette sur mon lit, l'oreiller m'enveloppe la tête, ma respiration diminue et devient pénible. C'est seulement quand je commence à suffoquer que je me tourne sur le dos et observe silencieusement le plafond au dessus de ma tête. Il paraît si sombre, si vide. Comme moi. Comme mon cœur.

Immobile au milieu de mon lit, les pensées noires m'entourent, encombrent l'intégralité de ma chambre. Elle sont si nombreuses. Si effrayantes. Pourtant elle sont présente autour de moi, me regardent de leurs grands yeux glaçants et sourissent en dévoilant leurs sourires les plus effrayants.

Rien ne pourra plus jamais m'écarter d'elles. Elles font partie de moi, elles me suivent comme mon ombre, elles me détruisent entièrement pire qu'un cancer. J'en ai le cœur lourd à force. Mes efforts sont vains, mes faux sourires devant mes amis n'arrangent rien. Personne. Personne ne pourra me sortir de cet enfer.

Je me lève, comme porté par une des ombres maléfiques qui flottent dans l'air de ma chambre. J'ai l'impression qu'elles me fixent du regard. C'est elle. C'est elle la pire des sensations. Se sentir observer chaque secondes par nos propres démons, me brise.

Je reste planté là, au milieu de cet endroit terrifiant, puis fais un pas vers ma commode. Je respire profondément. Une vague de frissons me parcours, puis j'ai un mouvement de recule quand ma mère entre à son tour dans ma chambre.

- On va manger, tu viens ?

- J'arrive... prononcé-je à contre-coeur.

Elle tourne les talons et se dirige à grandes enjambées vers la pièce de vie. J'ouvre les rideaux de ma fenêtre qui empêchent la lumière du jour de circuler dans ma chambre. Puis je ferme la porte, espérant que ces ombres ne me suivront pas.

Personne n'ai capable de m'aider à me sortir de là. Mais ma mère, elle, peut certainement retarder tout ça. Une seconde personne pourrait aussi en être capable, mais je ne suis pas sûr qu'il soit du même avis que moi.

J'avance dans le couloir pour m'asseoir à la table de la salle à manger, malgré mon envie de prendre mes jambes à mon cou quand l'odeur de la nourriture me chatouille les narines.

J'ai une envie soudaine de vomir quand j'aperçois ma mère apporter le déjeuner. Elle le pose entre nous, je me demande si elle n'a pas fait exprès de le positionner juste devant moi mais je balaye cette pensée avant même qu'elle ne prenne le dessus sur tout. Sur moi plus précisément.

- Tout va bien mon chéri ? Je te trouve bien pâle.

- Oui ça va. Je n'ai juste pas faim, j'avoue.

- C'est le troisième repas que tu loupes, intervient mon frère en me tapotant l'épaule amicalement, essaye de manger.

Je baisse la tête, puis sort ma main droite de ma poche. En tremblant, je saisis la fourchette et la porte jusqu'aux pâtes dans mon assiette. J'en pique une seule, je n'ai pas la force d'en prendre plus.

Mon corps réagi difficilement à cette aliment : les soubresauts de ma jambe s'intensifie, mon stress monte d'un cran. J'ai l'impression d'emprunter un ascenseur émotionnel.

Je verse une larmes qui disparaît entre les pâtes alors que je mâche lentement, et à cet instant, je me sens honteux. Honteux de ne pas être heureux, de ne pas afficher un grand sourire ou de remercier ma mère d'avoir préparé à manger pour Jonathan et moi. Honteux de rester dans ma chambre sans vouloir parler à personne. Honteux de ne mettre jamais excuser auprès de ma mère, ou de mon frère. Tout simplement, j'ai honte de moi.

Puis en une fraction de secondes, je me rends compte que les efforts que je vais chercher au plus profond de moi ne sont pas illimités. Tout ce que j'endure et que je garde pour moi me brise un peu plus chaque jour. J'ai peur de ne pas être à la hauteur.

L'ai-je déjà été, à la hauteur ?

Je m'effondre contre ma mère qui s'empresse de m'attraper et de me réconforter, mais plus rien ne m'arrive droit au coeur. Ce cœur si noir, si triste et si vide. Ce cœur sans plus aucun sentiment, sans personne. Plus rien ne peut me redonner la force de sourire de nouveau. Je touche le fond, pourtant je m'enfonce encore et encore.

Je m'effondre complètement, ma mère comprend. Elle comprend toujours tout. Mon frère s'approche, mais ils me laissent pleurer sans rien dire.

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Premier chapitre d'écrit! J'avoue, il est vraiment dur pour le début d'une fanfiction. L'écriture n' a pas été évidente, mais j'ai retenu mes larmes </3

~•~ J'espère en tout cas qu'il vous plait, j'y mets vraiment tout mon cœur ~•~

LOVER ☆ bylerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant