LOVER ☆ byler

𝐭𝐰𝐞𝐥𝐯𝐞

Will

La voiture des Wheelers disparaît dans la rue, et je sens le regard insistant de ma mère se poser sur moi. Elle me fixe de ses yeux emplis de compassion, ou alors d'une colère indéchiffrable, mais elle semble aussi terriblement apeurée. Une petite goutte ruisselle sur sa joue alors qu'elle s'approche vers moi en m'invitant à l'enlacer.

- J'ai eu tellement peur quand j'ai vu ton lit vide! Tu m'as foutu une des ses trouilles!

- Je... je suis désolé, maman. J'aurai pas du partir en douce, mais j'avais vraiment besoin de prendre l'air.

- Ne recommence plus jamais s'il te plaît, ou sinon, laisse moi un mot pour ne pas que je m'inquiète trop, déclare-t-elle en me desserrant.

- Je tâcherai de le faire, promis-je.

Elle me sourit, d'un sourire franc comme j'en ai rarement vu. Ma mère, devant moi, me fait signe de la suivre et nous montons bientôt dans notre propre voiture. Jonathan n'est pas là, certainement trop occupé à vagabonder dans les rues d'Hawkins pour prendre des photos. Ça ne me dérange pas qu'il fasse ça. Au moins il a trouvé une passion, quelque chose qui le motive à se lever le matin et à sortir de sa chambre. Moi aussi j'aurai aimé trouvé une passion qui me fasse vivre. Maintenant que j'ai retrouvé Mike, peut-être que lui seul pourra me redonner goût à la vie. J'espère que sa mère nous laisserait nous revoir.

- Pourquoi ? me demande ma mère en fixant la route.

- J'avais juste besoin de prendre l'air et puis Mine est arrivé, alors on est restés là.

- Mais tu peux prendre l'air pendant toute la journée ! Pourquoi sortir seulement la nuit comme un chat ?

- Je n'en sais rien. Je suis désolée de t'avoir fait peur, mais je te l'ai dit, je ne recommencerai plus.

Elle hoche la tête sans répondre, laissant le silence envahir cet espace déjà trop oppressant.

***

Quand nous rentrons chez nous, le soleil est déjà bien haut dans le ciel. Instinctivement, je me dirige vers ma chambre ou la porte est ouverte en grand mais ma mère m'arrête avant que je puisse mettre un pied dans cette pièce.

- Ou vas-tu ?

- À ton avis... je réponds d'une nonchalance extrême.

- Non. Tu ne vas pas t'en tirer comme ça. Après ta petite escapade cette nuit, je vais t'obliger à rester dans le salon la journée. Tu pourras aller dans ta chambre seulement pour dormir, et ça, pendant une semaine.

- Mais maman ! Tu ne peux pas me punir comme ça !

- Il faut que tu comprennes que c'est mal de sortir en douce ! Et il faut aussi que tu arrête de passer tes journées dans ta chambre à regarder le temps passer ! La vie est trop courte pour la laisser filer !

Je soupire et change de direction et allant m'asseoir dans le canapé du salon. Ma mère me rejoint, un verre d'eau à la main qu'elle me tend avant de s'asseoir à son tour.

- Tu veux manger quelque chose ?

- Non ! je m'exclame. Surtout pas !

Rien que de penser à la nourriture me donne la nausée.

- D'accord, comme tu veux. Mais il faut que tu manges un peu parce que tu n'as pas mangé ce matin ni ce midi.

J'avale une grande gorgée d'eau pour ne pas répondre. Ma mère se lève, et récupère un paquet de petit gâteaux puis se rassoit près de moi.

- Je vais faire un tour dehors.

- Ne rentres pas trop tard, s'il te plaît, me répond ma mère alors que je me dirige rapidement vers la porte d'entrée et sors à l'extérieur.

J'attrape mon vélo poussiéreux posé contre le mur et me mets a pédaler sur la route. La chaleur des rayons du soleil me réchauffent la peau mais j'essaye de rouler à l'ombre pour ne pas avoir de coups de soleil. Les roues me portent jusqu'à la rue où habite Mike, je ne peux m'empêcher de passer devant sa maison.

J'essaye d'être discret, de peur d'être remarqué par Karen Wheeler qui serait capable de m'obliger à m'éloigner. Un silhouette se dessine sur le toit de leur maison, la fenêtre de la chambre de Nancy est ouverte en grand. Je pense d'abord apercevoir la sœur de Mike puis une voix m'appelle et je l'a reconnaît aussitôt.

- Will ! s'écrie Mike en se dépêchant de descendre du toit.