𝐧𝐢𝐧𝐞

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Mike

Mes yeux ne veulent pas se fermer. Assis sur mon lit à contempler le mur d'en face, j'ai l'impression de devenir fou. Ou alors c'est Will qui m'a rendu comme ça?

Je respire profondément, essaye de me concentrer pour me plonger dans un profond sommeil mais sans succès. Les minutes défilent lentement sur l'horloge suspendue dans le coin de ma chambre, au dessus de mon vieux bureau poussiéreux. Depuis combien de temps je ne me suis pas assis sur cette chaise en bois grinçante? Depuis combien de temps je n'ai tout simplement pas utilisé ce bureau? Trop longtemps à mon goût.

Un courant d'air frais s'échappe de la fenêtre mal fermée et fouette mes cheveux en bataille. Un fin rayon de lumière éclaire la pièce, laissant un petit cercle lumineux sur la couverture de mon lit. Je me lève d'un bout, pris d'un élan comme je n'en avais rarement connu et m'approche de ma guitare accrochée au mur comme cette horloge et ses aiguilles qui prennent un temps fou pour avancer. J'ai soudain envie de jouer pour réveiller tout le monde, jouer si fort que ma mère montrait dans ma chambre pour me crier dessus et les voisins hurleraient dans leur jardin tout proche pour réclamer le silence.

Je me contente simplement de frôler les cordes du bout des doigts. Pourtant, je ne m'arrête pas la. Ce simple touché me fais frémir et sans plus attendre je décroche cette guitare pour la poser sur mon lit. J'ouvre silencieusement ma fenêtre à droite de mon lit et me faufile, ma guitare à la main.

Je marche doucement sur les tuiles du toit, après avoir refermer ma fenêtre. Je tiens ma guitare comme si il s'agissait de ma propre vie même si je préfère ma guitare électrique qui est restée dans le sous-sol. Ce soir, j'avais juste de me vider l'esprit en jouant calmement, espérant que le sommeil vienne à moi parce que j'étais incapable de venir à lui.

Je descends dans la rue, tenant fermement ma guitare et vérifiant chaque seconde qu'elle n'est pas abîmée. Je peine à avancer, accablé par le manque de sommeil qui me prend de court. J'imagine déjà les cernes qui se forment à la vitesse des aiguilles sur l'horloge sous mes yeux vitreux.

***

J'arrive dans un endroit qui m'étais méconnu avant ce soir. Je ne sais pas où je suis, je ne sais pas comment mes jambes ont  réussi à me porter jusque là et le pire c'est que je n'ai aucune idée du chemin à prendre pour rentrer chez moi.

Je m'assois puis m'allonge sur l'herbe fraîche, déjà recouverte d'une fine couche de rosée du matin. Je sens les centaines de gouttes d'eau transpercer mon tee-shirt qui les absorbe instantanément. Je prends le temps de déposer ma guitare tout près de moi, en gardant une main dessus et contempler longuement le ciel indigo parsemé d'étoiles. J'aimerai que ce moment dure éternellement.

Je me relève péniblement et attrape ma guitare pour faire raisonner quelques accords. Je prends de grandes inspirations, et commence à frotter les cordes. Personne au alentours. Je suis seul. Presque seul au monde. Je dis presque parce que je sais que ma famille dors paisiblement dans leurs chambres douillettes et que je serai bien obligé de rentrer un jour ou l'autre.

Pour le moment, je profite de l'instant. Vibre tel les cordes de ma guitare sous mes doigts, me balance doucement de gauche à droite comme le vent frais qui vient s'enfermer dans mes cheveux.

Un craquement. Une brindille qui se casse. Une personne est derrière moi. Je le sais, je le sens. J'arrête de jouer et tourne la tête brusquement.

Will.

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Ça fait tellement longtemps! vraiment désolée de ne pas poster depuis plusieurs mois :(

LOVER ☆ bylerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant