Prologue

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Ashley

La pluie s'abat violemment sur le toit de cette vieille maison, résonnant comme les pas d'une centaine de personnes, martelant sans cesse la toiture. Les éclairs qui illuminent le ciel donnent naissance à des ombres effrayantes.

- Ce n'est qu'un petit orage de rien du tout... me dis-je, manquant de frôler la crise cardiaque lorsque je me retrouve entièrement plongée dans le noir. Ça va aller, ça va aller...

J'essaie de me repérer au milieu de tous ces cartons disposés ça et là, cherchant celui qui contient les bougies. Mes pas me guident jusqu'au fond de la minuscule cuisine, faisant grincer le plancher sous mon poids. Mes mains se posent sur la surface plane de toutes ces boîtes.

- Dieux Tout-Puissants... imploré-je en continuant de fouiller dans tout mon bordel. Enfin ! finis-je, heureuse d'avoir enfin trouvé mon bonheur.

J'allume la première, enchaînant sur la suivante, continuant ainsi jusqu'à obtenir suffisamment de lumière pour éclairer convenablement cette petite pièce. En m'assurant que la flamme ne s'éteigne pas, je marche jusqu'au salon, protégeant cette minuscule source de lumière à l'aide de ma main.

En m'installant sur le canapé, je remarque des empreintes de pas menant à l'étage. Celles-ci sont bien trop grandes pour correspondre à ma pointure. Quelqu'un se trouve en ce moment même sous mon toit. Est-ce un tueur en série ? La peur me tord les entrailles, faisant brusquement trembler tous mes membres.

N'ai-je pas fermé la porte à clé...?

Discrètement, je me remets debout pour retourner dans la cuisine. J'ouvre un tiroir, mes doigts s'enroulent fermement autour du manche d'un couteau. Dans un élan de courage - ou de stupidité - j'entreprends de fouiller chez moi.

Pièce après pièce, je passe la maison au peigne fin dans l'espoir de trouver quelque chose.

- Ça doit être la fatigue qui me joue de mauvais tours... soupiré-je.

Bizarre, je suis pourtant sûre que les empreintes se rendaient aux chambres. Peut-être ai-je dû voir trop de films d'horreur pour me reproduire, inconsciemment, le même genre de scénario ?

Je suis sûre et certaine que quelqu'un est en train de m'observer. Je le ressens au plus profond de moi... Mais qui ? Pourquoi est-ce que cet individu s'amuse à me tourmenter ainsi ? À quoi ça rime tout ça ?

Le téléphone en ma possession, je compose le numéro des forces de l'ordre. Ils seront plus efficaces pour retrouver la personne qui s'amuse à m'effrayer. Peut-être pourront-ils sécuriser le périmètre ou me reloger dans un lieu plus sûr ?

- Commissariat de la Nouvelle-Orléans, que puis-je faire pour vous ? m'interroge mon interlocuteur.

- Bonsoir... murmuré-je en espérant que l'intrus dans cette maison ne pourra pas m'entendre. Quelqu'un s'est introduit chez moi...

Un cri strident, m'arrachant les cordes vocales m'échappe. Une silhouette masquée se tient dans mon champ de vision. Ce dernier reste immobile. Je sens son regard scrutateur sur moi. Un violent frisson parcoure mon échine, la peur me paralyse totalement.

- Est-ce que vous m'entendez, Mademoiselle ? demande le policier au téléphone. Que se passe-t-il ?

L'individu face à moi tend la lame de sa machette dans ma direction, m'intimant de raccrocher. Ce simple geste me promet mille et une souffrance si je refuse de coopérer. Résignée, j'obéis sans le lâcher des yeux et recule pour mettre un maximum de distance entre nous.

Acculée contre un mur, j'essaie de repérer toutes les issues possibles pour tenter de m'enfuir. Malheureusement, il s'approche rapidement de moi, réduisant à néant mes chances de prendre mes jambes à mon cou. À cet instant, je suis une proie. Sa proie.

Je suis sûre que cela l'amuse.

Mon regard se pose sur sa silhouette. Il est large et grand, entièrement vêtu de noir. Son masque n'est pas la seule chose qui camoufle son identité, ni même son apparence. Cet homme a rabattu sa capuche sur la tête, dissimulant ainsi la couleur de ses cheveux.

À le voir ainsi, je comprends que rien n'est laissé au hasard. Il avait prévu son coup, celui de s'introduire chez moi. Mais dans quel but ? Que me veut-il ?

Mon corps se met à trembler, mes jambes menacent de céder. La lame de sa machette suit les traits de mon visage, descendant lentement sur le haut de ma poitrine. Je déglutis péniblement en me demandant ce qu'il compte faire de moi...

Les premiers boutons de mon chemisier sautent au contact de la lame. Ce début de nudité ne semble pas le déranger. Peut-être suis-je en train de me faire des films, imaginant qu'il apprécie ce qu'il voit.

Sa lame s'enfonce avec facilité dans ma chair. Malgré moi, un hurlement de douleur s'échappe de mes lèvres et les larmes coulent le long de mes joues pour venir s'écraser sur ma poitrine. Alors c'est ainsi que je vais mourir ?

Double Sided - Let The World Burn For YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant