Chapitre 22

12 3 0
                                    

Jay

- J'ai du boulot, lancé-je à mes frères.

Ils ne répondent pas, se contentant de me lancer un bref coup d'œil. Les jumeaux ne sont pas ignorants et savent d'avance ce que je vais faire. J'enfile mon sweat à capuche noir et attache les lacets de mes rangers. C'est avec la clope au bec que je sors de la maison pour regagner ma Challenger.

De Jay à Clayton :

Tes filles sont à l'appartement ?

De Clayton :

Oui.

Je balance mon portable sur le siège passager et m'engage prestement sur la nationale. Le boulot sera vite effectué. Rien ne doit me distraire. Il faut que je sois concentré. Sergueï a dû demander à l'un de ses chiens de m'espionner. Ce salaud veut tout savoir de nos activités et il compte s'assurer que nous ne puissions pas lui échapper. Le moindre écart de conduite et nous sommes morts. Un échec, et nous subissons le même sort. Autrement dit, ce bâtard de russe dicte nos vies en restant sagement dans l'ombre, attendant patiemment que nous commettions une erreur pour nous punir. Toutefois, il peut se foutre le doigt dans l'œil, s'il pense pouvoir me détruire.

J'ai dû buter pour survivre et protéger ce qu'il reste de ma famille. L'hésitation ne fait en aucun cas partie de mon vocabulaire. J'ai décapité notre géniteur. Non seulement mon acte était pour faire comprendre à Bárbara qu'elle serait la suivante sur ma liste, mais également pour punir ce salaud qui s'est enfui à la naissance de mes cadets.

En garant mon véhicule à l'arrière de l'immeuble, je sors un couteau de chasse et mon 9mm du sac de sport et les glisse dans la poche ventrale de mon sweat. Je remonte la capuche sur ma tête afin de me protéger de la pluie torrentielle. Je sors de ma Challenger et marche rapidement afin de pouvoir me mettre à l'abri. L'ascenseur étant hors service, je gravis les marches deux par deux pour rejoindre le sixième étage.

Je ne prends aucunement la peine d'annoncer ma présence. Je pénètre dans l'appartement des filles. Tatiana est allongée sur le canapé, se procurant un plaisir charnel à l'aide d'un vibromasseur. Elle gémit bruyamment, mouillant le tissu se trouvant sous son cul bombé. C'est une très belle femme. Tout juste âgée d'une vingtaine d'années, cette dernière s'est fait refaire les seins pour avoir davantage de clients, aussi bien féminins que masculins. J'ai entendu dire qu'elle avait eu recours à de la chirurgie pour resserrer son vagin. Cependant, ce n'est pas suffisant pour lui permettre de rester en vie. Son proxénète veut la voir morte.

- Jay, bébé, as-tu envie de jouer avec moi ? demande-t-elle d'une voix mielleuse.

- Laisse-moi regarder, soufflé-je en m'approchant de la rousse.

La jeune femme recommence à se prodiguer du plaisir seule, tandis que je m'installe confortablement dans le fauteuil en face d'elle. C'est vrai qu'elle est bonne. Si je n'étais pas ici pour le boulot, je serais probablement entre ses cuisses.

Est-elle vraiment amoureuse de ce client qui l'a engrossée ? J'ignore sincèrement le fonctionnement du sentiment amoureux. Ça ne m'est jamais arrivé. Il faut que j'arrête de me tourmenter l'esprit avec des futilités. Sans la lâcher du regard, je me place entre ses jambes, sors mon flingue et l'enfonce dans sa chatte.

Tatiana fait les gros yeux. Elle est surprise. Va-t-elle crier ou rester sagement allongée ? La rousse me surprend en écartant davantage les cuisses, pensant sûrement que je vais la faire jouir avec mon arme. Grossière erreur de sa part…

J'appuie sur la gâchette.

Si elle portait un enfant, celui-ci est mort en même temps que sa mère. Deux pour le prix d'un. Problème résolu… J'envoie aussitôt l'image à Clayton sur la ligne sécurisée.

- Qu'est-ce que… s'étouffe Emily.

- Clayton veut que je fasse le sale boulot, ma belle. Dis-moi comment tu souhaites crever.

La blonde essuie les larmes qui inondent ses joues, esquissant un faible sourire de remerciement. J'aurais préféré lui laisser la vie sauve. Cette femme est innocente. Ce n'est que la victime d'un fils de pute qui ne comprend pas ce que le mot non signifie…

- J'aimerais que tu finisses vite, Jay. Une balle dans la tête devrait suffire.

Je lève l'arme et appuie le canon contre son front. Emily ferme instinctivement les yeux, sa main se referme sur la mienne pour être sûre que je ne la manquerais pas.

- Merci beaucoup, Jay. murmure-t-elle.

- De rien, ma belle. Je te jure sur l'Yggdrasil que je vais m'occuper de ce fils de pute.

Elle sourit et j'appuie une nouvelle fois sur la gâchette. Son corps s'écroule lourdement au sol, inondant la moquette d'hémoglobine frais.

Je passe à la suivante.

Pourtant, en fouillant l'appartement, je réalise que Samantha est déjà morte dans son bain…

Double Sided - Let The World Burn For YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant