A ton Obscurité

Inquiétudes

Menekar atterrit sans aucun mal au milieu de la plaine. Il pouvait sentir l'odeur des braseros et des
hommes en contrebas, visiblement il y avait de l'agitation.

Le vampire s'avança. Il déclina son identité aux deux gardes en faction à l'entrée du fort. Le conseiller Arvun l'attendait. Il faisait les cents pas depuis une bonne heure. Son visage s'illumina apercevant Menekar.

"Vous voilà ! Je suis sauvé.

-Que vous arrive-t-il ?

-L'impératrice, vous a recommandé, vous êtes un excellent enquêteur seigneur Menekar...

-Venez-en au fait."

Le conseiller s'essuya le front avec un mouchoir avant de répondre.

"Il y a des disparitions, depuis quelques temps, les pistes se sont arrêtées près du bois, mais il nous est
impossible d'y rentrer.

-Les bois d'Ereshe sont un véritable labyrinthe.

-Oui, cette zone reste hostile. Voulez-vous de quoi vous sustenter ? "

Menekar accepta volontiers le verre que lui proposait Arvun. "Avez-vous d'autres informations à me transmettre ?

-Nous avons un témoin oculaire mais le pauvre garçon est sous le choc.

-Je m'en occupe."

Le Seigneur de Brei-Haran plaignait Arvun, sa position n'avait rien d'enviable. Il dirigeait un avant poste isolé de tout, et devait se débrouiller avec les moyens du bord. Les disparitions concernaient ses hommes, et un climat de parano régnait.

Le témoin attendait, dans une pièce à part. Un grand gaillard, pourtant tout tremblant.

" Laissez-nous " demanda le vampire avant de s'approcher de l'homme.

" Vous travaillez pour Arvun
depuis longtemps ? "

Aucune réponse. Menekar s'assit, il se concentra pour pénétrer l'esprit du témoin, un jeu d'enfant. Ses pensées étaient si confuses. Il constata une absence dans ses souvenirs. Visiblement le choc avait été sans précédent.

" Mes amis... ils ont disparu...

-Quand était-ce ? " demanda doucement Menekar.

"L'appel... ils ont entendu l'appel. Pas moi.
-Que voulez-vous dire ? " L'instant d'après, l'autre s'était endormi. Le vampire sortit, rejoignant Arvun.

" Alors ?

-J'aurais besoin des dossiers des disparus.

-D'accord, je peux vous trouver ça. »

La nuit allait être longue.

~•~

Menekar s'arrêta devant les bois. Ereshe faisait office de frontière naturelle entre l'Empire et le petit pays d'Ysen. On disait cette forêt enchantée. Mais Menekar d'Astreen était loin d'être impressionné par de simples rumeurs. Il s'enfonça dans ces bois, en quête de réponse.

Il marchait depuis une bonne heure. La forêt était incroyablement silencieuse. Menekar restait prudent. Ses bottes brillaient, mouillées par la rosée. Plus il progressait, plus il sentait sa tête s'alourdir. Chancelant, il s'appuya contre un arbre. Il sentait la soif torturer ses entrailles. Tout cela était déroutant, pour la première fois il perdait le contrôle. Sa vision se brouilla et il s'évanouit. La mousse atténua sa chute.

Menekar se réveilla sur un lit de camp. Arvun se tenait à sa droite.

" Vous êtes de nouveau parmi nous.

-Que s'est-il passé ?

-On vous a trouvé inconscient dans les bois. Quelle folie de vous y être rendu seul ! Je vous laisse vous remettre de vos émotions. "

Arvun quitta la tente. Menekar se redressa au bout de quelques minutes. Il se sentait nauséeux et affamé. Heureusement on avait mis à sa disposition un pichet, rempli d'un sang épais. Le vampire se servit à plusieurs reprises, jusqu'à se sentir à nouveau d'aplomb.

~•~

Layla trouvait Gilsen étrange depuis quelques jours. Il semblait nerveux, ailleurs. Le forgeron Ciev était parti en formation à la capitale, laissant au jeune homme la forge. Mais les préoccupations de ce dernier se trouvaient à mille lieux de Brei-Haran. Il sentit le besoin de se confier.

" Layla... je suis désolé.

-Parle moi, Gil.

-Tu te souviens, je t'avais parlé de mes origines.

-Oui, le Nord.

-Une énergie fantastique règne là bas. La source de toute lumière et de tout espoir..."

Layla écoutait Gilsen parler de sa terre natale, La terre des hommes.

~•~

Le fort était à nouveau secoué par un drame. Deux gardes avaient été retrouvé abattu, alors qu'ils patrouillaient. Le responsable n'alla pas loin, préférant narguer les soldats il fut capturé sans mal. On amena l'intrus devant Arvun et Menekar.

"

Pourquoi avoir attaqué mes hommes ? " demanda le conseiller, sans animosité.

"Allez vous faire foutre. " cracha l'homme, peu coopératif. Arvun jeta un regard à Menekar. Ce dernier hocha la tête. "Je me charge de lui"

Une fois seul, Menekar fit son office. Mais contre toute attente, il se heurta à un mur d'acier. Jorkys lisait la surprise dans les yeux du vampire. Ce dernier se débarrassa de son manteau. Il portait un pourpoint noir, doublé de rouge, aux manches amples et fendues, une culotte d'équitation en cuir noir rentrée dans des bottes à talons argentés. Il ôta sa paire de gants cramoisis, révélant ses mains d'albâtre pourvues de courtes griffes.

" Surprenant cette résistance. " murmura Menekar.

Jorkys ne se maîtrisait plus en présence de son ennemi atavique. Brisant ses chaînes il se transforma, attaquant de front.BLe vampire sauta en arrière, mais pas assez rapidement. Les griffes du loup-garou lui avaient entamé le bras. Il montra les crocs. Jorkys désintéressé s'échappa.

Les hommes d'Arvun firent irruption, alertés par le vacarme. Menekar les rassura. Il donna plusieurs recommandations à Arvun avant de se rendre à la capitale.