Mouvements

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TW: ce chapitre contient des scènes violentes, à caractère sexuelle.

~•~

Menekar essayait de ne pas se laisser déborder. La venue du Premier Conseiller occupait tout son esprit. Il

fallait que la réception soit parfaite. Arnéis faisait de son mieux pour répondre aux demandes de son Seigneur. Layla et Gilsen restaient en retrait. Toutefois ce dernier avait à faire.

Un soir il fit asseoir Layla. Le jeune homme avait reçu des nouvelles de l'Alliance et une mission des plus importantes. Il ne voulait pas laisser sa fiancée ignorante de ses projets, même si il redoutait aussi sa réaction.

Layla l'écoutait.Elle comprenait le combat que menait Gilsen, et tant d'autres. Elle ne croyait pas qu'un
attentat résoudrait les choses, mais la lutte restait bien inégale. La plupart des nobles de l'Empire traitaient
les humains pires que des animaux. Le Prince Vincines avait laissé les grandes familles et les
conservateurs gagner en influence, écartant sa mère des questions politiques et sociétales. Aussi Danistza avait demandé son soutien à Menekar. Ce dernier comptait bien sur la visite du Premier Conseiller pour influencer ses décisions futures.

~•~

Le Seigneur du Pic avait revêtu les couleurs de la maison impériale. Passant un manteau blanc et or. Il
arborait une lourde médaille sur sa poitrine. Une épée d'apparat pendait à son côté gauche. Layla avait aussi passé une robe de circonstances. Le personnel de la Maison d'Atreen attendait dans la cour. Ils avaient bouclés les préparatifs à temps.

Menekar partit avec une escorte à la rencontre du Conseiller et de ses gens. Il ne mit pas longtemps. Sagarn descendit du carosse pour aller saluer son ami de toujours. Menekar et lui se connaissaient depuis plusieurs années. Ils avaient fait leurs preuves lors de la Grande guerre d'Hiver, devenant de véritables frères d'armes. Sagarn s'était vite tourné vers la politique, tandis que Menekar préférait faire une véritable carrière, s'illustrant dans de nombreux faits d'armes. Ils se retrouvaient, comme si leur dernière rencontre remontait à hier.

-Tu n'as pas changé.

-Et toi ? La vie au palais te réussit bien.

-On m'a dit que tu ne quittais pas ton repère. Vieil ours va. Arvun a été un grand chanceux.

-Ce pauvre hère avait bien besoin de mes talents...."

Ils arrivèrent au Pic. Menekar appela sa fille, pour la présenter à son ancien frère d'arme.
Layla s'inclina pour une révérence parfaite. Sagarn s'esclaffa. « Comment as-tu pu me cacher une telle merveille Mene' ? »
Le seigneur du Pic répondit par un éclat de rire semblable à son interlocuteur, qu'il préféra emmener dans La galerie, pour lui montrer les dernières rénovations de sa demeure.

Layla en profita pour rejoindre Gilsen, encore à la forge. Il n'avait pas laissé son emploi même fiancé à la fille du Seigneur de Brei-Haran.

"Mon amour, comment se passe cette réception?

-Bien... j'ai rencontre le Premier Conseiller. " Le regard de l'homme s'assombrit à cette évocation.

-Que compte faire Jorkys ?

-Il compte agir hors de l'enceinte du Pic, si ça peut te rassurer.

-C'est un Haut-sang... Et si ça se passait mal ?

-Ne t'en fais pas."

Gilsen s'en voulait d'avoir mêlé Layla à ses affaires. Il la mettait en danger, ainsi que son beau-père. Mais sa douce semblait déterminée à l'aider.

"Je retourne à la fête.

-je t'aime. Sois prudente."

~•~


Menekar et Sagarn avaient bien entamé la soirée. Le conseiller faisait découvrir à son vieil ami les dernières coutumes de la Cour.

Layla se tenait à l'écart. L'atmosphère était lourde, emplie des phéromones si particulières des vampires. Elle sursauta, découvrant Arnéis derrière elle.

" Mademoiselle. Vous devriez aller vous coucher.

-Pourquoi ? La soirée est à peine entamée.

-Je sais mais, ce n'est pas bon pour vous de rester dans la grande salle. "


Menekar était à mille lieux de la discussion entre son bras droit et sa fille. Il s'était laissé entraîner par


Sagarn, ses sens concentrés sur le spectacle devant lui. Les danseuses à peine vêtues s'appropriaient la


musique. Les grelots à leur chevilles tintaient d'un son cristallin.

Le vampire accepta la pipe en métal que lui tendait Sagarn, allongé sur le sofa à sa gauche. Le mélange de sang et de cristal de scorin était à tomber.


"

Ce n'était pas aussi bon à mon souvenir.... "

Il lut l'hilarité dans les yeux de son ami. " Le meilleur est à venir. Regarde. "


Une des danseuses s'était rapprochée. D'une beauté enivrante. Elle soutenait le regard des deux vampires, défaisant une à une les agrafes de sa robe transparente, révélant sa peau dorée. Sagarn lui adressa un signe de main.

" Voici mon cadeau, pour me recevoir comme un roi Mene'. "

Le seigneur du Pic n'en menait pas large. L'esprit brouillé par la drogue et l'alcool. Il laissa la splendide danseuse s'allonger contre lui, entreprenante. Il pouvait entendre le sang battre sous sa peau. Ses doigts fins venaient le caresser, le stimuler. Il jeta un regard à Sagarn, également occupé.

Layla regardait la scène, décontenancée. Elle n'avait jamais vu son père dans une pareille posture. Elle n'arrivait plus à bouger ni à penser. Arnéis essayait de la secouer, pour la détourner de ce spectacle.

" Mademoiselle Layla.... " suppliait-il. Il ne savait que trop bien la tournure des évènements, étant aux côtés des fils de l'Ombre depuis des années.


Menekar ignorait comme il s'était retrouvé au dessus de l'humaine. Elle s'accrochait à lui, comme une


amante transie. Son genoux relevé venait caresser la virilité du maître de ces lieux. Elle ne semblait pas


dérangée par les mains glacées du vampire, qui griffaient son dos à sang.

Il se laissa aller au coït, intense et primale. Ses crocs s'enfoncèrent dans le cou trouvant immédiatement la


jugulaire. Le goût du sang humain résonnait dans tout son corps, il se sentait revivre, dans ce sombre appel charnel. Ses yeux s'étaient à


nouveau obscurcis. Il entendait sa proie gémir.

Alors que la femme se rendait compte de son sort, l'envoûtement se brisa, son cri résonna. La seconde


d'après, la vie l'avait quitté.


Sagarn s'était relevé, saluant la performance de Menekar d'un sifflement admiratif.

Un seconde cri résonna, écho à celui de la défunte, étendue sur les coussins.

Menekar releva la tête, apercevant enfin sa fille.

Layla terrifiée, découvrait le visage de son père. Ses pupilles d'un noir charbon, un filet de sang coulant le


long de son menton. Elle recula, avant de sombrer. Arnéis la rattrapa.

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A ton Obscurité Où les histoires vivent. Découvrez maintenant