Chapitre 1

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╰┈➤ ❝[note de début] ❞ N'hésitez pas à me mettre plein de petits commentaires, ça me ferait trop plaisir. Je vous laisse avec l'histoire <3

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Pourquoi tout le monde se sentait-il toujours obligé de partir ?

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Pourquoi tout le monde se sentait-il toujours obligé de partir ?

D'abords, c'était M. Robert, le professeur de l'école du troisième étage, qui nous avait quitté pour des raisons personnelles, d'après ses dires. Zoélie racontait qu'il aurait eu une augmentation au quatrième étage.

"Tu ne devrais pas regretter un homme qui nous lâche pour les lèche-culs de Cassius" crachait-elle, les bras croisés devant sa poitrine, lorsque je me plaignais de son remplaçant.

Ensuite, c'était Sybil, ma grande sœur, qui avait décidé de grandir et de quitter la galerie familiale. Même si nous n'avions jamais été très proches, une sorte de vide résonnait entre les murs de terre cuite de notre foyer après son départ.

Voilà le problème avec le changement : après lui, les choses n'étaient jamais plus les mêmes.

Avant la Surface, j'étais une jeune fille de 15 ans un peu naïve, pour ne pas dire bête. Tout a changé ce jeudi du mois de juin, jour de la grande Réminiscence, lorsqu'on m'a forcé à partir à mon tour.

La Réminiscence était censée être un jour de deuil immense : on se remémorait les guerriers morts au combat, et tout le tralala qui a conduit l'humanité à se réfugier sous terre. C'était ainsi qu'étaient né Subterra, sur les ruines de l'ancien monde. En réalité, la Réminiscence n'etait pas triste. Ennuyante, peut-être, mais jamais triste.

Ce jour-là, j'avais choisi une magnifique robe rose appartenant à mon arrière arrière arrière (rajoutez peut-être quelques arrières, je ne suis plus trop sûre) grand-mère. Elle devait dater des années 2020, ai-je supposé.

Les bretelles de la robe mettaient joliment en valeur mes épaules pâles parsemées de taches de rousseur. J'avais choisi de laisser mes cheveux acajou détachés sur mon dos.

Nous ne pouvions porter ce genre de vêtements qu'à l'occasion de la Réminiscence et des autres grandes fêtes de Subterra. Le reste de l'année, nous nous contentions des larges habits proposés par le gouvernement, la plupart du temps un ensemble aux couleurs ternes.

Zoélie était passé me chercher afin de nous rendre à la cérémonie ensemble.

Elle a toqué à la porte et j'ai accouru lui ouvrir.

Elle portait une robe verte qui tombait à ses pieds, chaussés de ballerines cirées. Zoélie avait l'air radieuse, avec son épaisse tresse d'ébène qui tombait dans son dos. Le contraste des couleurs ajoutait une touche d'éclat à cette journée déjà particulière.

— Prête ? m'a-t-elle lancé avec un regard complice.

J'ai hoché la tête en souriant.

On est sortis dans le couloir principal pour se diriger vers le cinquième étage. Mes parents étaient déjà en route, ils voulaient avoir le temps de voir un peu Sybil avant la cérémonie. Tandis que nous avancions au pas de course, j'observais nos concitoyens de Subterra s'affairer dans leurs habits de fête. Les petites filles dans leur robe trop grande, les hommes et leur cravate mal attachée. La fête de la Réminiscence semblait toujours être un moment hors du temps.

Les yeux noirs de Zoélie ont fixé les miens un instant, l'air grave et rieur à la fois.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Rien, a répondu la jeune fille avec un sourire de côté. La Réminiscence me fait toujours rire. C'est ridicule d'organiser une cérémonie pour célébrer quelque chose dont on nous interdit de parler.

J'étais plutôt d'accord avec elle, mais je ne l'aurais jamais avoué en plein milieu du couloir principal. J'ai observé anxieusement les passants. Aucun d'entre eux ne nous pointait du doigt en hurlant au traître, ce qui ne pouvait être qu'une bonne chose.

C'était ça le problème avec Zoélie. Elle ne pouvait s'empêcher de dire qu'elle pensait tout haut sans se soucier de ce qu'il pourrait lui arriver, à elle ou à ceux qu'elle aimait. Et ce que Zoélie pensait était rarement aligné avec les idées de Cassius.

Nous avions marché en silence jusqu'à la salle de réception, au cinquième étage. Enfin, salle de réception, c'était un grand mot, étant donné qu'elle n'était ouverte qu'une fois par an.

Une fois arrivées, nous nous sommes installées dans un coin pour écouter l'interminable discours de Cassius. Chaque année, c'était la même chose.
L'importance de se souvenir.
Alors pourquoi n'avions-nous même pas le droit d'en parler ?
Le courage sans nom dont ont fait preuve nos ancêtres.
Tout ça pour quoi ? Pour que l'on se retrouve à vivre enfermé dans un souterrain ! Ce n'était pas ce pourquoi ils se battaient.

Les citoyens devant moi se bousculaient pour tenter d'avoir un peu plus de place.
J'ai essayé de me concentrer, mais mon regard était sans-cesse attiré par la troupe de gardes, au garde à vous, au fond de la salle. Ils regardaient droit devant eux, l'air faussement intéressés.

J'espérais ne jamais devenir soldats. Même si la majorité d'entre eux étaient des hommes, Cassius comptait entreprendre plus de mixité pour les promotions des prochaines années. J'ai poussé un soupir. De toute façon, ce n'étaient pas à moi de choisir. C'est une des premières leçons qu'on apprend à l'école.

Je me suis soudain sentie tirée vers l'arrière par une main me tenant fermement les cheveux. Je me suis retournée pour apercevoir Tristan m'adresser un des sourires idiots de sa spécialité.

— J'ai dû me faufiler à travers toute la salle pour vous trouver, soufflait-il d'une voix essoufflée, ses yeux marron pétillants.

Sa chemise trop grande pour lui dépassait de son pantalon, retenu par des bretelles difformes. Zoélie et moi l'avons salué en riant, tandis que le groupe de citoyens de tout à l'heure nous jetaient des regards noirs.

Tristan se pencha comme pour révéler un secret, ce qui le rendit encore plus petit qu'il ne l'était déjà.

— Vous voulez savoir pourquoi j'ai mis une cravate, aujourd'hui ?

J'ai fais mine de réfléchir.

— Je ne sais pas. Te connaissant, surement pour impressionner les filles.

Il a souri, dévoilant sa canine légèrement tordue.

— Tu es sur la bonne voie, Iris, mais pas tout à fait ! En fait, j'ai décidé de porter cette cravate parce que... roulement de tambour et trompette sur note dramatique... je voulais faire honneur à nos ancêtres !

Zoélie a levé les yeux au ciel, amusée. C'était une vieille blague entre nous, se moquant de la phrase préférée du gouvernement de Subterra. Ici, même laver ses chaussettes sales revenait à faire honneur à nos ancêtres.

Je me suis tue pour essayer de me concentrer sur le discours de Cassius. Nous le connaissions par cœur, et Tristan le récitait d'un air faussement sérieux, la main sur la poitrine.

— En ce jour de la Réminiscence, nous nous devons de nous remémorer les hauts et les bas qui ont permis à notre société de vivre désormais en parfaite harmonie, grimaçait Tristan en même temps que Cassius. Je vous invite à festoyer en l'honneur de nos ancêtres.

Zoélie m'a lancé un regard lourd de sens, un sourcil levé et un sourire en coin. Elle n'avait pas besoin de parler, je savais déjà ce qu'elle voulait me dire.

Du bien beau charabia tout ça...

Encore une fois, Zoélie avait toujours raison.

╰┈➤ ❝[note de fin] ❞ Le prochain chapitre arrive samedi ! J'ai hâte que vous le découvriez (ou redécouvriez pour certain ) <3

𝐋𝐚 𝐒𝐮𝐫𝐟𝐚𝐜𝐞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant