Chapitre 12 - Pour ma soeur

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« Pourquoi je ne suis pas franchement étonné, dis-moi ! »

Aiolos poussa un profond soupir et se passa la main sur la nuque d'un air profondément las. Les paidagogoi le regardèrent d'un air concerné et l'un d'eux hocha la tête avec conviction. Le tout récent chevalier d'Or du Sagittaire croisa les bras sur sa poitrine et soupira à nouveau avant de diriger son regard sur le garçon face à lui. Il n'y arrivait pas. Et il doutait d'y parvenir un jour.

Assis en tailleur à ses pieds, les mains jointes et attachées par des liens de cuir, Angelo gonflait ses muscles autant que possible pour défaire ses attaches et grinçait des dents en jetant un regard noir effrayant aux gardes et aux paidagogoi. Il était couvert de traces de coups violents et plusieurs de ses ecchymoses saignaient abondamment. Sa lèvre ouverte et son arcade sourcilière ensanglantée, son poignet droit bleui et sa jambe gauche qui prenait une vilaine teinte violacée indiquaient clairement la violence de la bagarre. Il devait déguster à présent.

Cependant... Et Aiolos tourna le regard sur sa gauche, englobant le groupe de six apprentis roués de coups dont un pleurait, le nez cassé. Indéniablement, la teigne sicilienne du Cancer était douée au corps à corps. Il avait réussi du haut de ses neuf ans à tenir tête à un groupe d'apprentis plus âgés et plus entraînés que lui. Qui sait ce qui se serait passé si les paidagogoi et les gardes n'étaient pas intervenus ? Peut-être même aurait-il réussi à les mettre en déroute ? Quoiqu'il en soit, ce comportement n'était pas tolérable, que le gamin soit un excellent combattant ou non.

Un nouveau soupir de lassitude s'éleva dans l'air clair du petit matin.

« Donc ? Qu'as-tu à dire pour ta défense, Angelo ?

- Rien. Et c'est Deathmask pour toi et tous les autres.

- Mais enfin, tu ne les as pas attaqués sans raison quand même !

- Non. J'en avais une. Et excellente. Mais elle ne te regarde pas. Point.

- Tu te rends compte que cela na va pas arranger tes affaires de te taire sur ce point ?

- Et alors ? Depuis que je suis arrivé, t'as envie de me tomber dessus. Voilà. Te prive surtout pas.

- Angelo...

- Deathmask ! T'es sourd ou t'es demeuré ?

- Bon ça suffit comme ça ! »

Aiolos ferma les yeux et inspira profondément, plongeant à l'intérieur de lui, au sein de son énergie, canalisant et calmant sa force qui s'accentuait sous la colère. Comme à chaque fois, l'émanation de son cosmos de feu s'intensifia et le fit flamboyer un bref instant avant de s'apaiser et de dégager une chaleur douce et bienveillante, puissante et maîtrisée.

Angelo, attentif et un instant intéressé par le phénomène, lâcha un reniflement déçu et méprisant quand Aiolos rouvrit les yeux et plongea son regard de jade dans le sien. Le Sagittaire eut un troisième soupir, déçu et attristé face à la réaction du garçon. Angelo refusait de comprendre que la force n'était pas la solution à tout et ne s'exprimait que par la violence et la bagarre. Curieusement, ni Dante du Cancer, ni Saga, ni le Grand Pope n'avaient le moindre souci avec lui. A défaut d'être respectueux de leur personne, visiblement Angelo respectait leur puissance. Alors pourquoi ne montrait-il pas la même attitude avec lui ? Qu'avait-il mal fait ou mal compris à propos de ce garçon étrange et agressif ?

« Je crois qu'il n'y a rien à faire, n'est-ce pas Angelo ?

- T'es demeuré apparemment. J'abandonne.

- Comme tu voudras. Pour agression et perturbation de l'entraînement ainsi que pour manque de respect envers un chevalier d'Or, je te condamne à une semaine de cachot. Cela te fera peut-être réfléchir... Gardes, emmenez-le.

Iéranissia au quotidien - Saint SeiyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant