Chapitre 18 - Coiffeur

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« Tu fais chier, Saga ! Tu entends !

- Vu comment tu gueules, je ne risque pas de passer à côté !

- Et arrête de me prendre de haut avec ton calme de « je vaux mieux que tout le monde » hein ! Ça ne marche pas avec moi !

- On se demande bien pourquoi ! Ton « charmant » caractère sans doute...

- PUTAIN ! Tu fais vraiment grave chier ! J'ai tellement envie de coller un pain dans ta gueule de monsieur parfait !

- Ou alors ça doit être ton élégance et ta classe naturelle...

- TA GUEULE ! Tu entends ? TA GUEULE ! Putain, déjà que je t'ai sans cesse sous les yeux, mais en plus, il faut que je supporte de t'entendre en permanence !

- C'est la meilleure, celle-là ! De nous deux, celui qui parle sans cesse à tort et à travers, je te signale que c'est toi !

- Oh bordel, Saga ! Tu ne veux pas aller voir dans un autre temple, si je n'y suis pas ? Parce que là, vraiment, ta tronche, je l'ai trop vue ! Ce temple est trop petit pour nous deux...

- Mon pauvre Kanon, tu ne risques pas d'être libéré de ma tronche, tu sais ? On a la même : dès que tu vas te regarder dans un miroir, tu vas la retrouver !

- Va crever, connard ! Et sors de chez moi ! »

La lourde porte des appartements privés du temple des Gémeaux trembla sur ses gonds et résonna longuement, répercutant l'onde de choc imposée par la solide poigne du Grand Pope quittant la demeure de son frère. Dans l'escalier innombrable, les gardiens dorés soupirèrent de concert, chacun à son étage, en sentant l'affrontement gémellaire redouté s'éloigner avec le départ de Saga. Les disputes entre les jumeaux d'or étaient de plus en plus rares, il fallait bien le reconnaître, à mesure que leur harmonie initiale se restaurait, mais elles restaient malgré tout très explosives. Le caractère de chacun des frères n'aidait pas à ce que la tension redescende facilement, entre le tempérament de feu de Kanon, qui s'emportait vite et fort, et le calme mordant de Saga, qui se retranchait rapidement derrière l'ironie et le dédain... Et comme tous deux étaient d'excellents combattants, quand ils en venaient aux mains, les dégâts étaient conséquents...

Mais aujourd'hui, au moins, le pire avait été évité. Les chevaliers d'Or se gardèrent d'émettre le moindre commentaire au passage tempétueux de leur supérieur dans leurs temples successifs, choisissant tous avec circonspection et prudence de demeurer invisibles, retranchés dans leurs appartements privés, lorsque le cosmos chargé de colère de Saga les prévenait de son arrivée.

« Diavolo... Mieux vaut ne pas se pointer face à lui.

Non, tu as raison. Quand Saga s'énerve ainsi, il est préférable de le laisser se calmer seul.

- Hin ! Du moins jusqu'au neuvième temple...

C'est exactement cela. Laissons faire Aiolos, il saura comment s'y prendre.

- Mais tu as des idées drôlement mal placées, mon petit bélier...

Pas du tout ! C'est toi qui penses de drôles de choses ! Pas moi...

- Tututut ! Pas de mensonges avec moi, ça ne prend pas !

Mais pas du tout ! Je...

- Oh, mais ça me plaît beaucoup, tu sais... Que ta toison ne soit pas aussi immaculée qu'elle en ait l'air... Bon par contre, à l'étage d'en dessous, ça gronde vachement... Kanon ne se calme pas. Ce n'est pas le moment d'aller lui emprunter du sucre...

En effet... Ce n'est pas le moment...

- Tiens ? Il sort ? Où peut-il bien aller dans cet état ? Il va faire une monumentale connerie, je le sens... Mû ? Qu'y a-t-il ? Tu fais une drôle de tête ? On dirait que je t'ai forcé à avaler une tasse de mon café « pas pour les mauviettes ».

Iéranissia au quotidien - Saint SeiyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant