Chapitre 11 - Election

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« Hé, Iolos, tu viens ? On va s'entraîner entre nous avant que les maîtres nous récupèrent !

- Non, je ne peux pas...

- Oh, allez ! On va bien se marrer !

- Je ne peux pas, les gars, je vous dis.

- Ah oui, je vois : dès que Saga n'est plus là, on n'existe plus.

- Mais non ! Je dois récupérer Aiolia chez la nourrice...

- Oh, merde, la loose.

- Carrément... Vous me raconterez ?

- Tu pourras peut-être revenir.

- Non, je le garde jusqu'à ce que Chrysos arrive.

- Et si tu l'emmenais ?

- Oh oui ! Super idée, Iolos !

- Euh... Pourquoi pas ! Je le récupère et j'arrive !

- Ça marche ! On t'attend ?

- Non commencez sans moi, j'en ai pas pour longtemps ! »

Avec entrain, Aiolos sauta les trois marches du perron de la petite école de Rodorio et s'élança comme un chien fou, courant à perdre haleine. Pour une fois qu'il avait l'occasion de s'amuser avec les autres apprentis, il n'allait pas manquer cette chance !

Depuis l'histoire avec Thisséas et sa perte de contrôle, et surtout depuis que Sagittarius avait étendu sur lui sa lumière, les autres apprentis semblaient l'éviter. Et ça l'attristait. D'autant plus que Saga n'était pas toujours disponible pour lui tenir compagnie : Bias était très exigeant avec lui et lui donnait beaucoup de travail en plus, de leçons à apprendre, de langues étranges à savoir... Alors là, c'était vraiment l'occasion de se faire des copains !

Il dévala la petite rue pavée centrale et obliqua sur les chapeaux de roues, à angle droit, menaçant de renverser une vieille femme qui arrivait avec son panier de commissions.

« Fais attention, jeune voyou !

- Pardon Yiayia (1) !

- Ah ces apprentis ! Tu devrais avoir honte ! »

Mais Aiolos n'écoutait plus : la joie lui donnait des ailes. Enfin, après une autre bifurcation acrobatique, il arriva chez la nourrice que Chrysos avait trouvé pour Aiolia. Depuis deux ans maintenant, elle gardait le petit garçon lorsque Aiolos était à l'école et Aiolia l'adorait. Ouvrant le petit portillon d'un bleu éclatant, il passa rapidement le petit jardin au muret de pierre et le parc d'enfant vide qui se trouvait à l'ombre sous le vieil olivier, puis il poussa la porte et le rideau de perles de bois qui fermait l'entrée et pénétra dans la semi-pénombre rafraîchissante de la petite maison.

« Evguénia ? Evguénia ?

- Po po (2), Aiolos ! Mais qu'est-ce qui te prend d'arriver comme cela ?

- Je vais m'entraîner avec les autres, Evguénia ! Où est Aiolia ?

- Comment cela où il est ? Mais comme d'habitude, dans son parc sous l'olivier. »

Aiolos se figea net, si brutalement qu'Evguénia leva la tête qu'elle venait de rebaisser sur la marmite chantant doucement sur la vieille cuisinière. Devant l'expression du garçon, la vieille femme sentit la peur la saisir aux cheveux. Mais elle n'eut pas le temps de se diriger vers lui qu'Aiolos se précipitait à l'extérieur pour vérifier, l'estomac douloureusement noué, que son petit frère ne se trouvait pas dans le parc.

« Par tous les dieux ! Mais où est passé cet enfant ? Il jouait sagement et je suis rentrée à peine quelques minutes pour remuer la fassolada (3) !

Iéranissia au quotidien - Saint SeiyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant