Chapitre 17 - Surprise !

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« Très bien. Nous en avons terminé. Je clos ainsi la séance d'aujourd'hui. Merci à tous. Bonne soirée. »

Un brouhaha léger s'éleva dans l'arène de pierre, se répandant et gonflant rapidement à mesure qu'il gagnait les étages. Les hommes et femmes se levaient, s'interpellaient et quittaient les lieux en discutant par petits groupes.

Le Grand Pope se laissa discrètement aller contre le montant rigide de son trône pour délasser un instant ses muscles crispés par la lutte politique et l'étiquette. Un soupir s'échappa du masque métallique de protocole recouvrant son visage et la main du monarque, large et puissante, dorée par le soleil, fourragea dans les mèches cendrées qui s'étaient échappées de la couronne.

Saga avait totalement renoncé au casque de son prédécesseur, qui lui donnait l'impression d'étouffer et lui rappelait de trop mauvais souvenirs. S'il avait dû céder aux usages d'antan et accepter un masque, il avait libéré son opulente chevelure d'or pâle et arborait le plus souvent l'antique couronne du Grand Pope, autrefois offerte au Sanctuaire par Phidias lui-même, ciselée sur le modèle du diadème ceignant le front de la statue d'Athéna protégée par le naos du palais. Il s'agissait d'une statue rare, représentant non la déesse de la Guerre, mais celle de la sagesse, des artisans, des arts ménagers, protectrice des fileuses et tisseuses. Et Saga aimait cette Athéna-là. Infiniment. Il aimait son regard doux et bienveillant, son sourire de mère ou de grande sœur, sa posture accueillante et pleine de compréhension. Cette Athéna-là était véritablement la déesse des humains. Alors porter sa couronne était une véritable fierté.

Il se redressa avec un nouveau soupir et fit jouer ses épaules avant de rassembler ses papiers. Le silence avait gagné l'ècclèsia et il n'y avait plus personne. Une nouvelle journée de dur labeur s'achevait. Comme il se levait de son trône, un mouvement et un froissement de métal l'avertit que sa garde d'honneur se prosternait, selon le protocole. Saga retint un troisième soupir contrarié. Il avait bien tenté d'y échapper également. Mais rien à faire. Shion s'était montré intransigeant et il avait dû accepter d'être suivi comme son ombre par quatre chevaliers d'argent en permanence. Comme s'il n'était pas capable de se défendre seul... Enfin, c'était la règle...

Passant entre les quatre chevaliers agenouillés, il les entendit se relever derrière lui et lui emboîter aussitôt le pas. Il se dirigèrent en silence vers la double enceinte et le chemin des douze maisons. Peut-être parviendrait-il à se défaire d'eux au pied de l'escalier ?

Mais il n'eut pas à chercher un subterfuge. A peine parvenu au poste d'entrée de la double enceinte, le Grand Pope et son escorte furent accueilli par une silhouette élancée, couronnée de boucles sombres et une voix chaude qui fit doucement frissonner Saga dans le crépuscule qui commençait à tomber.

« Bienvenue, Votre Majesté. Merci à vous, Chevaliers, mais votre mission s'achève ici. Je prends personnellement le relais.

- Bien, Seigneur d'Or ! »

Les quatre hommes s'agenouillèrent devant Aiolos dans un ensemble parfait, avec un profond respect et se retirèrent à reculons. Le sourire sincère et l'air de dévotion sur leur visage émerveilla une fois de plus Saga. Aiolos était profondément aimé de ses hommes, qui le respectaient autant pour sa puissance que pour sa bienveillance et son sens aigu de la justice. Il avait gagné tous les coeurs depuis son retour quelques années plus tôt... Oui, vraiment tous, songea-t-il avec émotion, en regardant la silhouette sombre revenir vers lui.

Deux bras s'emparèrent de sa taille et un corps ferme se coula contre lui, tandis qu'un souffle chaud venait mourir sur ses lèvres.

« Enfin... Cette journée n'en finissait pas. Chez toi ou chez moi ?

Iéranissia au quotidien - Saint SeiyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant