L'incessante sonnerie du compte minute que j'avais lancé sur mon téléphone retentit et me ramena d'une traite sur Terre.
J'agrippai fermement le manche de la casserole et vidai l'eau trouble qui recouvrait mes ramens dans l'évier rouillé.
Mon cerveau se remit en mode automatique.
Depuis quelques jours, j'avais l'impression de ne rien ressentir. Je multipliais les mêmes gestes, répétais les mêmes actions, les mêmes pensées, comme si je vivais le même jour continuellement. Je perdais complétement la notion du temps, comme déconnectée de la réalité.
J'étais dans un cercle vicieux, coincée dans la Matrix.
Je ricanais nerveusement au souvenir de la trilogie de film que j'avais découvert pour la première fois avec lui.
Je me souvenais encore de ce jour pluvieux où il m'avait demandé de le rejoindre à Shibuya. Il m'avait souri jusqu'aux oreilles en me présentant les billets VIP du plus grand cinéma de l'arrondissement. Nos mains s'étaient effleurées et un courant électrique m'avait paralysé sur place.
Il en avait eu pour son argent.
Je me crispai à cette pensée et m'efforçai de m'ancrer de nouveau dans l'instant présent.
Ella, respire.
Tout ça maintenant, c'est derrière toi.
J'allumai le vieux post radio sur le plan de travail, espérant qu'une voix de fond puisse m'aider à ne pas sombrer dans ces mauvaises péripéties passées. La voix du speaker était très nuancée, passant du plus grave à l'aiguë surjoué pour mimer la surprise comme il était typique des show coréen.
Insupportable.
Je modifiai dans un crissement désagréable la station et tombais sur un air de musique classique.
Ça ferait l'affaire.
Le maigre bol de nouille entre les mains, je m'installai à la table à manger.
"Notre p..."
Je m'interrompis soudainement.
Non, je n'étais plus à Tokyo.
Je n'avais plus besoin de réciter une prière stupide pour honorer une entité dont je doutais de l'existence.
Je plantai nerveusement les baguettes dans les nouilles dorées qui bientôt finirent dans ma bouche. D'un regard circulaire, je jaugeai la pièce dans laquelle je me tenais.
Une cuisine bordait le mur à droite et offrait une vue sur la rue pluvieuse en contre bas. Une petite table à manger deux places trônait au centre du parquet. Au bout du couloir, face à la place assise où je me trouvais, la minuscule salle de bain se découpait, la chambre, ma chambre, quant à elle, se trouvait sur la gauche.
VOUS LISEZ
HOW - Bangchan x OC - ꜱᴛʀᴀʏ ᴋɪᴅꜱ [𝔼ℕ ℂ𝕆𝕌ℝ𝕊]
أدب الهواةCélébrité, gloire et argent. Les maîtres mots d'une carrière accomplie dans l'industrie de la musique pop, en particulier pour le groupe Stray Kids dont la popularité ne fait que croître ces dernières années. Pourtant, derrière le succès, les paill...