Chapitre 39 - Ca ne changera rien pour moi

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POV Clarke

Ma mère venait de terminer de bander mon poignet. Elle avait fait son travail sans dire un mot et moi, j'avais pris sur moi pour ne pas la repousser une nouvelle fois sous le contact de ses doigts même si c'était extrêmement difficile. Je me détestais d'être comme ça avec elle mais c'était plus fort que moi. Seule Lexa ne me répugnait pas au plus haut point. J'espérais d'ailleurs qu'elle reviendrait rapidement. Comme pouvait le démontrer la crise que je venais d'avoir, seule sa présence parvenait à apaiser mes plus sombres pensées. Je ne comprenais d'ailleurs pas vraiment pourquoi elle avait ce pouvoir sur moi. Etait-ce parce que j'avais des sentiments pour elle et qu'elle semblait en avoir aussi pour moi ? Comment pouvait-elle ressentir cela après les horreurs que j'avais endurées ? Je n'étais plus qu'une femme qui avait été souillée, humiliée et brisée de toutes les manières possibles. Je ne pouvais pas croire que cette femme puisse avoir des sentiments pour moi. Ou alors était-ce seulement de la pitié ? Je lui avais sauvé la vie à son arrivée alors se sentait-elle redevable ? Lorsqu'elle prendra conscience qu'elle ne peut pas me sauver, m'abandonnera-t-elle ? Je ne méritais pas son soutien et encore moins son amour mais je n'avais pas la force de la repousser. Il le faudrait pourtant car tout ce que j'allais parvenir à faire allait être de l'embarquer avec moi dans la profondeur de mes ténèbres. Une larme se mit à dévaler ma joue mais je ne fis rien pour l'arrêter. De toute façon ça ne servait à rien.

— Ai fyucha, weron yu groun au ? [Ma chérie, où as-tu mal ?]

J'avais complétement oublié la présence de ma mère. Je reconnectai avec la réalité pour remarquer l'inquiétude dans son regard. Malheureusement, elle n'avait pas les moyens de guérir cette blessure.

— Ai tombom... ba yu nou fis em op...non nou fis em op... [Mon cœur...mais tu ne peux pas le soigner...Personne ne le peux...]

Elle commença à faire un mouvement vers moi mais elle s'y résigna au dernier moment. J'avais pleinement conscience qu'elle souhaitait me prendre dans ses bras comme lorsque j'étais une petite fille et que j'avais besoin de réconfort mais pour le moment c'était au-dessus de mes forces.

— Yu gaf taim in ba yu na fis op. Ai swega yu klin. [Tu as besoin de temps mais tu guériras. Je te le promets.]

J'hochai les épaules pour lui montrer que j'en avais que faire de ses paroles. Je savais très bien que je ne pourrais jamais guérir de ce que j'avais subi. Chacun des actes de ces monstres étaient gravés dans ma tête et même parfois sur ma chair. Comment pourrais-je guérir de mes angoisses, de mes crises de panique ? Seule Lexa y parvenait, sauf qu'elle ne serait pas près de moi tout le temps. La preuve, elle était déjà partie deux fois depuis mon réveil.

Des coups furent portés à la porte m'évitant de poursuivre cette conversation. J'espérai que c'était Lexa. Ma mère autorisa l'entrée de la personne et je fus déçue de ne trouver que Raven.

— Heya Klark, heya Abi.

— Heya Reivon. Ai kom yu of. Ai kom daun gontaim. [Bonjour Raven. Je vais vous laisser. Je reviens plus tard]

Ma mère partit sans un mot de plus et je ne savais pas si j'en étais soulagée ou non. Cependant je n'eus pas le temps d'y réfléchir puisque Raven s'approcha de moi.

— Comment tu te sens ? Non, ne répond pas, ma question est stupide. C'est évident que tu ne vas pas bien. Je n'aurai pas dû venir te voir. Tu n'as pas besoin d'une nana complètement déjantée parce que ça fait trois jours qu'elle panique comme une folle à l'idée de te perdre. Et t'avais pas besoin de savoir ça, tu vas te sentir encore plus mal. Mais je suis débile, c'est pas possible !

Une rencontre inattendue - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant