Chapitre 6

63 2 0
                                    


La journée ne faisait que commencer, mais j'étais déjà à bout de force. Je fis mine de ne pas voir l'attroupement présent dans la cours et continua mon chemin à la recherche de ma camarade.

Au bout d'un certain temps je perdis patience et alla m'assoir sur un banc dans un coins d'un mur, à l'abri des regards. La sonnerie n'allait pas tarder à retentir, je profitais des 5 dernières minutes qui me restait, pour sortir mon téléphone portable que j'avais forte heureusement gardé avec moi pendant mon saut dans le temps.

Comme je l'avais imaginé, mon téléphone ne captait rien, en même temps rien d'étonnant, nous ne sommes plus au 21eme siècle... La 5G n'a pas encore été pensée. J'eus à peine le temps de ranger mon téléphone qu'une sonnerie assourdissante retentie, une foule de jeunes hommes se précipitèrent dans les couloirs en direction de leur classe. Toujours aussi perdu, je m'immisçai dans cette vague de garçons, en espérant atteindre la salle 18. Une fois que tout le monde avaient retrouvés leur classe, je pris mon emploi du temps, et y aperçus :

COURS DE FRANÇAIS EN SALLE 18, Classe SECONDE 2.


J'avais intégré l'école en classe de seconde, car étant une jeune fille à cette époque, je devais normalement avoir suivie aucun cours dans un lycée, pour pouvoir intégrer cet établissement. Destiné aux garçons. En entrant dans la classe, j'eus l'heureuse surprise de découvrir une professeur, la jeune femme eu un sourire rayonnant en me voyant passer le bas de la porte.


- Bonjour mademoiselle Martin,. Il ne manquait plus que vous pour que notre classe soit au complet.

Elle détourna le regard en direction des jeunes hommes, puis reprit la parole toujours en souriant :

- Ces chers messieurs vous on gardaient une place au premier rang, un geste remarquable. Je vous rappelle jeunes gens, qu'il va de soi qu'une jeune fille mérite tout les soins et gestes qu'un gentleman a à lui offrir. Est-ce bien clair ? Je ne veux aucune remarque, n'y geste déplacé envers cette demoiselle, que ce soit dans cette classe ou dans une autre. Puis-je avoir votre parole ?

En cœur, ils répétèrent :

- OUI MADAME !

- Bien, repris l'enseignante. Mademoiselle, je vous prie de prendre place nous allons commencer le cours.


Tout, c'est bien passé pour ma première heure de cours, nous étions 3 filles en Seconde 2. L'heure était passée assez rapidement, même si nous n'étions pas forcément les bienvenues auprès de ces jeunes gens. J'ai eu du mal à rester concentré sur le cours, car quelqu'uns d'entre eux chuchote des remarques désobligeantes à notre égard.

C'est fou comme à mon « époque » on ne se rend pas compte de comment notre mentalité sur ce genre d'idéaux à évoluée. La femme n'est plus traitée, n'y représentée comme une bonne à rien faire, inculte qui devrait rester chez elle sous le contrôle de son mari. Ici, en 1963, c'est tout le contraire, en seulement 3h j'ai déjà était plus rabaissée par mon rang de « femme » qu'en 18 ans dans mon époque.

- Joséphine ! Entendis-je tout d'un coup derrière moi, la personne se rapprochait de plus en plus vers moi. Je fis donc volte face et aperçu Sophie, ma nouvelle camarade de classe.

- Joséphine ? Que fais-tu ici toute seule ? Nous nous sommes réunies dans une salle pour déjeuner entre jeunes filles ce midi. Nous te cherchions.

- Oh, excuse moi Sophie, je n'avais pas vu l'heure....


Je m'interrompis en apercevant le déjeuner qu'elle tenait dans sa main. J'eus un moment de réflexion... Je n'avais prévu aucun déjeuner... et puis ici il n'y a aucun self n'y même de cafétéria. Mince comment vais-je faire ? À part l'en-cas de ce matin, je n'ai rien avalé depuis...hier midi.

Sophie dut comprendre que quelque chose n'aller pas, car elle me sourit et ajouta avec tendresse !

- Ne t'inquiète pas Joséphine, pas la peine de t'excuser. Je vois que tu n'as pas de déjeuné ! Ce n'est pas grave, j'ai fait deux sandwiches ce matin avant de partir. Je t'en donnerai un.


Un peu déconcerté, pas la bienveillance de mon interlocutrice, je gardais le silence et me mis à la suivre dans les couloirs en direction de notre salle de déjeuner. Bon, ce qui est sûr, c'est que les jeunes filles de cette époque sont d'une gentillesse incomparable face à celle de la mienne. J'ai rarement vu autan de bonté d'une personne que je venais de rencontrer. Durant le repas, les 7 jeunes filles qui avaient intégré l'école aujourd'hui parlaient et rigolaient. Aucune d'elles ne se sentait vraiment à ça place dans cet établissement. Chacune d'entre nous ne comprenait pas vraiment la raison de sa présence ici.

Une jeune fille prénomme Lucie prit alors la parole :

- Et toi Joséphine ? Y'a t-il un jeune homme ici qui a suscité ton attention ? Oh à moins que tu ne sois déjà « promise », comme Ludivine avec son boucher du coin de la rue !


Toutes les filles se missent à rire, même Ludivine que ne semblais pas affecté par cette réflexion.

- Je ne comprends pas Ludivine ! Tu ne peux pas choisir qui tu veux épouser ? N'est ce pas injuste.

- Oh, tu sais Joséphine, nous n'avons pas toute le choix de notre futur partenaire. Et puis je préfère encore épouser le Charcutier du village que de finir vieille fille à vie sous la garde de mon père.

- Oui Ludivine à raison ! En épousant Jean, elle obtiendra un peu plus de liberté. En plus, tu n'es pas forcément perdante Ludivine, il est plutôt charmant ce boucher, n'est ce pas ?


De nouveaux, toutes les filles se mirent à rire aux éclats, je me prenais de plus en plus au jeu et commençais à comprendre le fonctionnement et la mentalité des jeunes filles de mon âge. À la fin de notre pause, nous nous dirigerions moi, Sophie et Annie vers notre salle de cours. Nous ne ferions pas l'unanimité face aux 20 garçons de notre classe. Même si la journée était sur le point de se terminer, on ne peut pas dire que nous étions une classe harmonieuse, les relations fille et garçon étaient encore délicates.


Pourtant, la fin de journée passa et qu'il s'agisse de fille ou de garçon, tout ce préciputaire vers la sortie. Tout le monde était heureux de pouvoir sortir avec ses potes ou même de seulement rentrer chez soi. Pour moi, c'était une autre histoire, je me sentis d'en coups seule. Je n'avais pas d'amis, n'y famille avec qui finir cette journée.

Seule dans ma déprime intérieure, je ne vis pas le jeune homme, qui se tenait devant moi, un mouchoir à la main. Je m'interrompis dans ma réflexion et dévisageai celui-ci.

- JM. J'imagine que c'est toi ? Tu as fait tomber ton mouchoir.

La fille du passé c'est moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant