Chapitre 7

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Il me le tendit, puis dans un dernier regard, il se retourna et parti en direction de son solex. C'était lui. Le jeune homme grincheux de ce matin. Il était très grand, une taille au-dessus de la moyenne, cheveux noirs, comme la nuit et des yeux foncés... il n'inspirait pas la gentillesse. Pourtant, il venait de ramasser mon mouchoir, et pas n'importe lequel le mouchoir que ma grand-mère ma léguée avant de partir. Le seul souvenir matériel que je détiens d'elle.

Les jours passés lentement, chaque matin, c'était la même histoire, nous étions sifflés à notre arrive dans l'établissement. Sophie et moi avions mis au point une stratégie, nous arrivions 10 minutes avant l'ouverture des grilles pour pouvoir évité l'attroupement de garçons malpolis. Grace à notre techniques nous avions pu faire la connaissance de Serge, il était en première. 

Il venait également tôt le matin, car sinon ses parents le forcé à nourrir les animaux de sa ferme. Nous avions développé une amitié à force de nous croiser le matin et de partager la même classe. Serge était assez petit et un peu rond, il se faisait chambrer par les autres garçons de par son physique, mais aussi, car depuis quelque temps, il « traînait avec les filles ». On le prénommait le « séducteur ». Sophie et moi ne fiassions pas attention à ce genre de remarque, mais on voyait bien que cela affectait Serge. L'humour des garçons n'est pas très amusant, ils cherchent juste un « souffre-douleur ».

Un matin, alors que Mme Lina, notre professeur de français était absente, nous disposions d'une heure de liberté. Beaucoup de mes camarades avaient décidé de squatter le « foyer », un lieu réservé aux élèves, pour si cacher fumer et boire. Sophie et Annie avaient décidées de les suivre, moi au contraire étant une fille du « 21eme siècle » j'avais entre guillemets passé l'âge de ce genre de bêtise.

Je décida alors de vagabonder dans les couloirs, jusqu'à temps de trouver un endroit où je pourrais me poser. Puis au bout d'un certain moment, j'avais trouvé la bibliothèque. Elle était complètement vide, personne n'a l'horizon. Les livres étaient si biens rangés, il y avait des étagères entièrement remplies d'ouvrage. Il était nécessaire d'avoir des échelles pour accéder aux livres situés les plus hauts. Mes yeux voyageaient parmi ce nombreux époustouflant d'ouvrage. Après de nombreuses minutes à rêvasser, je décidai de m'intéresser aux romans à l'eau de rose. Les titres défilent devant moi, tous ci différents « lettre à une inconnue », « les hauts et les hurlvent », « Orgueil et préjuger »... Je me perdais complètement dans ces romans ci connus.

- Auriez-vous besoin d'aide mademoiselle ? Pourrais-je vous être utile dans votre recherche de roman romantique ?

- Non, je m'excuse. Je ne savais pas qu'il fallait vous demander pour emprunter un livre, à vrai dire, je n'ai vu personne à l'accueil...alors je me suis permise...

Je me retournais pour voir mon interlocuteur, qui se mit au même instant à rire de tous ses poumons.

- Je suis désolé, je ne voulais pas te mettre la pression. Je ne pensais pas que tu allais le prendre de la sorte. Je ne sais pas si tu te souviens de moi, je suis Luciani Mayeul élève de terminal 1.

Celui-ci s'inclina vers moi. Je me souvenais très bien de lui, c'était l'ami du « mystérieux » jeune homme qui m'avait rendu mon mouchoir.  

- Je ne suis pas 1er degré normalement, mais tu m'as prise par surprise. Comment voulais-tu que je sache ?

- 1er degré ? Qu'est-ce que cela signifie ? Tu parles en langage mathématique. Je n'aurais jamais pensé que tu étais une pro des maths.

C'était à mon tour de m'esclaffer. J'avais oublié qu'ici les gens, les personnalités, mais surtout l'humour était différent ! Nous avons passé la totalité de l'heure à parler de nos cours, notre classe, nos devoirs enfin toute choses qui concerne l'école. J'ai donc appris que Mayeul était en Terminale dans la même classe que Mathias le soi-disant jeune homme « mystérieux » et que celui-ci était un fils à papa, son père est médecin, ce qui expliquerait son air continuellement aigri. Enfin c'est ce que j'en ai déduit. Mayeul est un jeune homme charmant et charmeur. Il avait essayé à mainte reprise de me faire rire. Il utilisait un langage soutenu qui rendait sa personnalité encore plus attrayante. C'est un atout que les garçons ne possèdent plus de mon temps, ils utilisent des mots comme « wesh », « salut beauté », « cool » alors qu'ici, j'entends plutôt des « pardon », « enchanté mademoiselle » ou encore « très bien ».

- Je ne t'ai pas demandé Joséphine, que font tes parents ? Ils travaillent en ville ?

Mayeul me prit au dépourvu. Je ne savais pas quoi répondre, mes parents sont sûrement morts d'inquiétudes pour moi. Ils doivent même penser que je suis mort à l'heure actuelle. Ça fait bientôt 8 jours que je ne suis pas renté chez moi. J'espère vite pouvoir les retrouver. En attendant je ne peux que mentir a Mayeul sur le métier de mes parents, du moins enrober la vérité. Je ne peux tout de même pas lui dire que ma mère est immobilière et mon père ingénieur informatique. J'ai donc inventé que mes parents travaillaient ensemble à l'usine. Puis est venue le moment de nous quitter, car les cours allaient reprendre, Mayeul ajouta :

- Je te trouve sympa Joséphine. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais tu sembles différente des autres jeunes filles que j'ai fréquenté.

- Les autres jeunes filles que tu as fréquentées. M'exclame-je en riant. Tu es un vrai coureur de jupon toi. Ce n'est pourtant pas l'image que tu renvoies, avec ton uniforme bien taillé et tes cheveux bruns correctement peignés.

- Tu oublies les lunettes, qui rajoutent un côté bon élève. Nous rigolions encore ensemble avant que la sonnerie ne retentisse.


La fille du passé c'est moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant