Bungou Stray Dogs x OC // Alter Ego (Tome II)

Chapitre 4

-Et concernant la reconstruction du port?

-Elle avance bien, patron. Elle devrait être achevée dans deux jours, répondit Hirotsu d'une voix très professionnelle et débordante de sagesse.

Aux mots de son subordonné aux cheveux grisonnants, Mori Ougai hocha la tête, pensif. Cela faisait plus de deux semaines que Yui Uemura s'était échappée, et s'était réfugiée chez cette satanée Agence de Détectives Armés, l'empêchant ainsi de lui remettre la main dessus.

Il avait vu à quel point le pouvoir de cette fille était puissant, une fois qu'il était totalement libéré. Une puissance telle qu'elle avait réussi à raser une partie du territoire direct de la Mafia en faisant perdre la raison à Chuuya, sans que celui-ci ne puisse ne serait-ce que la toucher. Il avait malheureusement fallu que Dazai intervienne pour mettre fin à cette superbe démonstration, sans quoi Yui Uemura aurait eu l'occasion de montrer une plus grande partie de ses capacités...

Mais, s'il devait voir le bon côté des choses, les dégâts avaient de ce fait été limités et les reconstructions allaient bon train. Surtout en ce qui concernait la prison souterraine réservée aux détenus les plus problématiques... Dont Albert Camus s'était lui aussi échappé, par la même occasion. Fort heureusement, Q était encore en leur possession.

Un mélange grossièrement dilué de bonnes et de mauvaises nouvelles, en somme. Sans mentionner le fait que, avec tout ce désordre d'une ampleur sans précédent, la Mafia allait désormais être obligée de rendre des comptes aux autorités.

Plus que jamais, il voulait cette Yui Uemura pour lui et la Mafia. Avec elle entre ses mains, de nouvelles portes s'ouvriraient, que ce soit grâce à son pouvoir qui lui permettait de contrôler le temps et d'autres personnes dans une certaine mesure, mais également grâce à l'entreprise dont elle hériterait, si son innocence était établie, et tout ce qui allait de pair.

Mais, maintenant que la jeune fille était entre les mains de l'Agence, elle était plus hors de portée que jamais, ce qui le faisait enrager de l'intérieur. Il ne comptait cependant pas s'avouer vaincu aussi facilement ; Yui était liée avec Chuuya à travers un contrat matrimonial, l'un de ses hommes les plus fidèles, qui s'était depuis leur combat remis de ses blessures et qui assistait à la présente réunion. Et, comme il avait été signé par les deux parties, il restait valable quoi qu'il arrive ; Yui Uemura ne pourrait pas risquer de révéler ce contrat pour tenter de le rendre caduc sous peine de se voir associer avec la Mafia devant l'entièreté du monde. Si c'était le cas, elle perdrait tout, à commencer par sa précieuse entreprise dont elle n'avait pas encore hérité.

Mori pouvait tout à fait manipuler le procès qui arrivait, afin de faire perdre la partie à Yui et lui montrer une fois de plus qu'il était prêt à tout pour la faire travailler pour lui. Mais, après réflexion, lui retirer cette entreprise immédiatement n'était absolument pas pour l'avantage de la Mafia.

Il voulait voir l'expression de désespoir sur son visage quand elle apprendrait que, après avoir tant bataillé pour retrouver ses droits sur l'entreprise familiale qu'elle avait aidé à faire grandir, cette dernière lui était définitivement arrachée, et qu'elle serait contrainte de s'allier avec ses "ravisseurs d'hier" afin de ne pas tout voir disparaître pour de bon. Et puis, la Mafia ne pouvait pas se permettre de perdre un partenaire commercial aussi important que celui de la famille Uemura en mettant un incapable à la tête de son entreprise.

Alors il attendrait patiemment, même si l'envie était difficilement répréhensible. Il s'était déjà hâté inutilement afin d'aller la capturer, en pensant que cette jeune fille seule, en plus de cela sans l'objet lui permettant de déclencher son pouvoir, était incapable de se sortir de cet enfer d'elle-même ; mais il s'était lourdement trompé. Elle était dotée de bien plus de ressources qu'il ne l'avait imaginé ; elle était capable de compter sur une intelligence bien supérieure à la moyenne, une intelligence qui ne faisait que renforcer sa valeur.