-Vous êtes certaine que ça ira, toute seule?
Yui hocha la tête, sûre d'elle.
-Ne vous en faites pas, détective ; ce n'est qu'une simple audition, et non le procès. Une formalité en comparaison ; je saurai m'en sortir indemne, ironisa-t-elle avec un sourire, son attention tournée dans la direction de son escorte du jour, qui n'était autre que Dazai Osamu. Merci de m'avoir guidée jusqu'ici ; si vous voulez repartir immédiatement, libre à vous. Je demanderai à un policier de me raccompagner jusque chez moi.
-Je ne peux pas rentrer à l'Agence tout seul, je dois m'assurer que tout va bien avec vous, répondit le brun en souriant lui aussi. Et puis, je ne veux pas trahir la confiance de votre domestique -qui n'en est plus tellement une, d'ailleurs. C'est une demande de mon supérieur, en plus de cela.
Un petit silence, avant que Yui ne reprenne, d'une intonation espiègle.
-Et m'accompagner vous donne une bonne raison de rester loin d'un certain collègue pendant une matinée entière, n'est-ce pas?
Elle ne manqua pas l'arrêt que marqua son interlocuteur, et elle savait de toute manière qu'elle avait tapé dans le mille.
-... loin de moi cette idée, enfin, répondit Dazai Osamu en prenant une voix faussement blessée, mais elle pouvait sans peine voir à travers son petit jeu. Je suis consciencieux et appliqué dans mon travail, voilà tout ; et tous mes collègues me respectent et m'apprécient à ma juste valeur, si ce n'est plus. Vous pourrez leur demander.
Elle ne put s'empêcher d'éclater de rire, un rire bien plus authentique que ceux qu'elle avait l'habitude de produire. Depuis la veille, peu après son "évaluation" et particulièrement les quelques négociations qui avaient suivi, elle se sentait bien plus légère, alors même qu'elle était sur le point de rentrer dans un commissariat, dans le but de déposer sa version des faits concernant le meurtre de ses parents adoptifs.
Peu après cela, elle avait un deuxième rendez-vous de prévu avec Fukuzawa Yukichi, le patron des Détectives Armés, afin de discuter avec lui des circonstances de son adhésion à l'Agence, et surtout des termes du contrat qu'ils allaient éventuellement signer ; qu'elle s'assurerait de bien mener, notamment en demandant à Aiko de l'assister afin que celle-ci puisse relire les termes du contrat. Puisque Yui ne pouvait pas utiliser ses yeux, elle n'avait pas d'autre choix que de se faire assister par quelqu'un de confiance ; avant, c'était son père qui se chargeait de ceci, mais il s'agissait d'une époque désormais révolue.
Elle entra finalement dans le commissariat en faisant signe au détective qui l'avait escortée, lui indiquant qu'elle l'appellerait une fois son audition terminée à l'aide du téléphone du commissariat.
-Tâchez de répondre, cette fois-ci, déclara Yui avant de disparaître derrière les doubles portes automatiques, laissant Dazai là, clignant des yeux, avant qu'il ne comprenne enfin ce qu'il avait fait de mal.
Il avait failli oublier que, à plusieurs reprises, il n'avait pas décroché lorsque leur chère Nozomu lui avait téléphoné ; que ce soit à cause d'un manque de sommeil et d'enthousiasme, ou bien pour se fondre entièrement dans son rôle d'espion de quelques jours.
Oups, pensa-t-il en tournant les talons et en se mettant en quête d'un lieu en particulier, qu'il se souvenait avoir aperçu dans les environs. Il allait devoir se faire pardonner, n'est-ce pas...?
Et quelle meilleure manière pour ce faire que d'offrir quelque chose en guise d'excuse?
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-Installez-vous, Mademoiselle Uemura. J'étais sur le point de me préparer un café, je vais vous en apporter un également.-Merci beaucoup, répondit-elle d'une voix douce tout en prenant place sur le siège qu'on lui avait indiqué, dans un bureau qu'elle estima être celui du policier qui l'avait amené jusqu'ici.
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Bungou Stray Dogs x OC // Alter Ego (Tome II)
FanfikceUne once de liberté à peine retrouvée, Yui s'apprête désormais à défendre cette lueur d'espoir de toutes ses forces, piégée entre plusieurs camps que tout oppose : la Mafia, l'Agence, mais également son propre passé, qui ne semble pas vouloir lui ac...