-Oh, Mademoiselle Uemura, quel plaisir de vous voir!
A peine sortie de son appartement, dans le but de prendre un peu l'air, Yui avait été interpelée par une voix féminine, qu'elle connaissait.
-Le plaisir est partagé, Mademoiselle Haruno, répondit la jeune fille en souriant doucement, refermant la porte de son habitation temporaire derrière elle. Vous êtes bien matinale. Vous vous rendez au travail?
Elle ne connaissait pas cette employée de l'Agence si bien que cela, et ne lui avait même parlé que quelques fois, seulement pour s'échanger des banalités.
Haruno Kirako venait probablement de sortir de son appartement elle aussi, bien que situé un étage plus bas. Ce qui faisait s'interroger Yui sur sa présence ici... Peut-être attendait-elle quelqu'un?
-En fait... J'ai un petit problème, déclara la secrétaire d'une toute petite voix, presque coupable et très embarrassée. J'ai un chat qui s'appelle Minoute, et il a disparu depuis hier soir... Je suis tellement inquiète...! Je l'ai cherché partout, mais impossible de le retrouver...
Yui resta un instant silencieuse, écoutant attentivement chacune des paroles de la femme, plus âgée qu'elle de quelques années. Quelque chose la dérangeait dans ces propos, mais elle n'arrivait pas vraiment à savoir quoi.
Préférant laisser ces suspicions de côté, Yui lui répondit par un sourire.
-Je suis sûre qu'il n'est pas allé très loin, attendez peut-être quelques heures supplémentaires et il reviendra de lui-même? proposa-t-elle d'une voix douce, ne souhaitant pas froisser son interlocutrice.
Mais, au contraire, cette dernière se mit à pleurer, littéralement, prenant Yui par surprise.
-Je ne peux pas vivre sans lui, mon petit chat adoré!! sanglota Haruno Kirako, comme si le monde venait de s'arrêter de tourner, vrillant les tympans de Yui, qui continua malgré tout de sourire comme si de rien n'était. Aidez-moi à le retrouver, Mademoiselle Uemura, je ferai tout ce que vous voudrez en échange...!
Si Yui n'avait pas prévu quelque chose en sortant de chez elle ce matin-là, dans le seul but de prendre un peu l'air, c'était bien une telle demande. Aiko était partie faire quelques courses dès l'ouverture des magasins, il y a quelques minutes à peine, et ne reviendrait ainsi que dans quelques heures seulement. Yui n'avait pas envie de s'en aller sans en parler à sa domestique avant, sous peine de voir cette dernière s'évanouir en retournant dans un appartement vide ; mais la secrétaire était tellement désespérée que Yui n'eut pas le choix.
Elle n'avait aucune envie de l'entendre pleurer toute la journée sur le pas de sa porte. Elle n'avait pas grand chose à faire ces derniers temps, sachant que les preuves pour son procès étaient rassemblées et qu'aucun travail ou cours ne lui était imposé. Elle devait juste assister à son audition par les forces de l'ordre le lendemain, et c'était tout.
Elle s'ennuyait, et ce n'était pas bon signe chez elle. Car, dans ces conditions, elle se mettait à réfléchir, à des choses inutiles et tout juste bonnes à jeter. Et cela ne lui plaisait absolument pas. Mais, au moins, la voix au fond d'elle lui avait fichu la paix depuis qu'elle s'était réveillée à l'Agence. Et, pour ceci, elle en était reconnaissante.
Elle poussa un soupir, avant de reprendre la parole d'une voix légèrement plus forte que la normale, afin de couvrir les pleurs de son interlocutrice.
-Je vais vous aider, mais je vais devoir laisser un mot à ma "colocataire" avant. Je vous retrouve en bas de l'immeuble, cela vous va?
Elle entendit Haruno Kirako étouffer un gémissement qui ressemblait trait pour trait à un oui misérable, suivi d'un remerciement du même acabit, avant que les pas de cette dernière ne s'éloignent de Yui, qui poussa un nouveau soupir silencieux.
VOUS LISEZ
Bungou Stray Dogs x OC // Alter Ego (Tome II)
Fiksi PenggemarUne once de liberté à peine retrouvée, Yui s'apprête désormais à défendre cette lueur d'espoir de toutes ses forces, piégée entre plusieurs camps que tout oppose : la Mafia, l'Agence, mais également son propre passé, qui ne semble pas vouloir lui ac...