J'ai mal, comme si des flots me balançaient entre les parois de mon crâne.
Où suis-je ?
Je suis encore enfermé dans l'obscurité.
Je suis seul.
Je veux que l'on m'entende !
Mais je n'ose pas communiquer ma présence...
J'entends le chant des oiseaux se mélanger à celui du feuillage. Mon ouïe s'envole et poursuit le sifflement des courants aériens. Mais je ne ressens pas le souffle du vent sur la surface de ma peau. C'est étrange, il ne peut pas m'atteindre.
Dans cette obscurité, j'avance. Je me heurte contre une paroi. Je la touche et entends les flots du vent de l'autre côté. Ils s'engouffrent en bas.
Je suis dans un nid ?
Il n'y a aucun entrebâillement, ni aucune fente qui ne laisse passer quoi que ce soit. Ça ne laisse passer ni courants, ni lumière. Même en haut. Partout.
Sauf... pour deux embrasures, côte à côte. Deux lueurs nocturnes se reflètent sur la paroi. Je me mets devant. Je vois, mais je ne ressens rien.
La lumière passe, mais toujours pas le vent, ni même d'autres sensations.
Je suis comme dans une grotte.
A travers les deux embrasures translucides, je vois d'épaisses feuilles vertes, grasses et vives. Elles se regroupent en tiges et il y pend d'immenses grappes de fruits rouges.
Des lueurs bleuâtres transpercent le ciel nocturne au-dessus ces feuillages. J'aperçois le lapin blanc, à l'extérieur, au loin, mais je ne peux le rejoindre.
Quel oiseau vit ici ?
Me vient alors une odeur familière, plus sucrée qu'habituelle. Au sol, il y a ces épais fruits rouges. J'en ai déjà vue de semblables, mais jamais de cette couleur, ni tout à fait avec cette odeur. Je bouge mes mains et en pèle un. Je le mets dans ma bouche.
Ce goût.
Je le déguste.
J'en veux encore. Un autre et un autre. Je termine tout.
J'ai mon estomac qui me cri que j'ai exagéré. Pour une fois que ce n'est pas parce qu'il a faim.
La paroi s'ouvre et l'habitant de ce nid en émerge.
Une petite créature bipède.
Elle entre et me lance un cours chant, plus doux encore à mon ouïe que celui des oiseaux de chez moi. Elle me communique quelque chose.
Je n'y comprends rien. Elle n'alarme personne. Je fonce à quatre pattes sur elle, la contourne et essaye de m'enfuir par l'embrasure qu'elle a ouverte.
Elle m'attrape par la patte.
Elle ne me griffe pas, ni ne me caresse, elle m'attrape.
D'une vitesse surprenante et au parfait endroit pour me retenir. Je m'arrête et regarde ma patte, mon bras, mon poignet.
Elle le tient, comme je m'agrippe à une branche.
Je regarde autour de moi. Je ne suis même pas dehors. Je suis juste dans un espace clôt, encore plus grand. Comme si ces drôles d'oiseaux avaient construit un nid dans un nid.
Je ne peux plus m'échapper, alors je regarde son regard.
Elle me contemple. Elle me submerge.
VOUS LISEZ
L'enfant de la Jungle
FantasyUn petit se réveille dans les pattes de sa mère. Dans la nuit, des créatures ont hurlé à l'astre nocturne. Quels sont ces nouveaux habitants de la jungle et pourquoi viennent-ils jusqu'aux abords du fleuve qui la fend en deux et dont l'autre rive es...