Interlude, avant la Partie III : Derrière le Roman

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La fiction est pleine du réel. Celle-ci notamment.

Des premiers pas dans la mangrove - qui me rappelle celle indienne du Kerala - aux premières brasses dans le sable flottant de cette résurgence, perdue dans le désert blanc d'Égypte. Qu'ai-je autant apprécié dans ces moments fantasmés ? L'irréel qu'ils m'évoquaient. Il en va ainsi, jusqu'au présent mouvant de ces mots. Les expériences ne sont imaginées que tant qu'elles sont vécues.

Ironiquement, pour se croire sur la lune lorsque l'on marche sur les dunes, il faut avoir réellement vu le désert nocturne. Une jolie image pour attirer l'attention sur le fait que tout irréel n'est constitué que d'éléments réels. Que même l'enracinement céleste de racines aériennes peut naître du plus terrestre des banyans.

Le mirage apparent d'un état de nature, dévêtu de tout artifice illusoire, comme celui dans lequel grandit notre protagoniste, est tissé de la fabrique des rêves sociaux et de nos mots remplie de songes. La jungle sauvage est un récit humain de ce que l'on espère voir résister à nos semblables, demeurer libre de leur influence, comme un îlot d'identité inexploré, résistant à l'altérité, si ce n'est à la nôtre. C'est l'aspiration à une nature qui nous serait véritablement propre. A découvrir, en aventurier de l'esprit, la source de son moi profond.

Ainsi, les images en haut des chapitres illustrent les chimères derrière la narration humaine : elles sont façonnées par des décorateurs d'espace et commandées par des gérants de zoos et d'animaux. Enfin, elles sont capturées en photo par ma sœur : lola.m.lefrancois (Insta), qui nous révèle d'artifice en artifice ce qui se voile derrière l'illusion verdoyante.

L'aquarelle de l'arbre-monde est celle de charlberberian (Insta), et partagée avec son accord.

L'enfant de la JungleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant