Chapitre 1 : Pistolet

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𝑨𝒖𝒋𝒐𝒖𝒓𝒅'𝒉𝒖𝒊 𝒋𝒆 𝒄𝒉𝒐𝒊𝒔𝒊𝒔 𝒍𝒆 𝒎𝒐𝒕 : ℙ𝕚𝕤𝕥𝕠𝕝𝕖𝕥

Jᴀʀᴄᴏ Wᴇᴇᴋ : Dᴀʏ 1

Le ciel est rempli de doux nuages et le vent souffle dans le cou de nos deux compagnons de route, allongés sur une nappe arc-en-ciel. Ces jeunes, remplis de rêves et d'espérances, se retrouvent enlacés l'un contre l'autre, jugeant les formes qui s'offrent à eux. Les tourtereaux ne se doutent en aucun cas qu'ils allaient regretter leur idylle passagère.

PDV de Marco :

Cela fait maintenant plusieurs heures que Jean et moi contemplons le ciel, comme des enfants émerveillés. Je savoure ce moment avec allégresse, Jean est plutôt occupé en ce moment et m'accorde beaucoup moins de son temps qu'à nos débuts. Je sais que ses études le fatiguent beaucoup, mais j'ai l'impression d'avoir une vie étudiante bien plus calme que la sienne. Je doute même parfois de sa fidélité au sein de notre couple.

Avant, lors de nos premiers ébats, je lui vouais une confiance aveugle. Maintenant, un mur semble être créé entre nous.

Il semble absorbé par son téléphone et je commence à être titillé à l'idée d'épier l'une de ses conversations.

Non pas que je veuille violer son intimité, mais je me sens totalement terrifié à l'idée que ses sentiments pour moi se raréfient au fil du temps.

Jean glisse un regard dans ma direction, je suis pris de court en tombant nez à nez avec ses iris marrons.

- Tu me sembles pensif, à quoi penses-tu ?

Je me sens mal de me laisser aller à de telles extrémités en sa présence. Paniqué, je marmonne en détournant le regard.

- Je pensais aux conflits qui ont éclaté entre Rose et Maria... Je suis inquiet à l'idée qu'une guerre éclate dans le pays où j'ai grandi... Mais je ne sais pas si c'est quelque chose que tu peux comprendre...

Ma remarque assez piquante semble le frustrer, cependant, il ne se démonte pas.

- C'est vrai, je ne comprends pas pourquoi tu es inquiet pour une petite dispute. Ça arrive à tout le monde, même aux politiciens... SURTOUT aux politiciens. Tu ne voudrais pas être un peu moins rigide ?

Je fronce les sourcils, sidéré par sa réflexion mal placée. Je m'énerve rarement, mais il me semble que je viens d'être piqué au vif.

- Et toi, tu voudrais pas être un peu moins "je-m'en-foutiste" ? Tu n'as pas l'impression d'abuser de ma patience ?

Le brun soupire et se redresse sur la nappe, l'air lassé de mon comportement.

- Quelle patience ? Qu'est-ce que tu as encore ? Tu ne trouves pas qu'on passait un bon moment là ? Pourquoi tu es toujours en train de tout gâcher...

Je me redresse à mon tour, blessé.

- Tout gâcher ? Tu te fous de ma gueule là ? Moi tout gâcher ?! Je t'ai presque supplié pour qu'on est, ne serait ce qu'un rendez-vous ensemble aujourd'hui ! Sa fait 3 mois que tu m'ignores sans raison... Tu crois pas que j'atteins mes limites ?

Jean se lève, furieux, il attrape son sac à bandoulière.

- Tu sais quoi ? Ça sert à rien qu'on ait cette conversation... Arrête de croire que je suis le seul fautif dans cette situation, remets-toi en question et on en reparlera.

Je reste estomaqué face à ses mots, je sens les larmes me monter aux yeux. Comment peut-il me dire ça ainsi ? Pourquoi cette conversation a dévié aussi vite ? Est-ce que c'est moi le problème ?

Nuage Passager (Jarcoweek2023)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant