𝑨𝒖𝒋𝒐𝒖𝒓𝒅'𝒉𝒖𝒊 𝒋𝒆 𝒄𝒉𝒐𝒊𝒔𝒊𝒔 𝒍𝒆 𝒎𝒐𝒕 : ℍ𝕦𝕣𝕝𝕖𝕞𝕖𝕟𝕥
Jᴀʀᴄᴏ Wᴇᴇᴋ : Dᴀʏ 4
PDV de Marco :
Avançant dans le sable difficilement, je n'échange pas le moindre mot avec Jean. Depuis ma torture, j'ai du mal à parler avec lui. Je ne lui en veux pas d'avoir tenu à ne pas trahir l'armée, mais j'aurais voulu qu'il fasse un choix distinct, entre me laisser à l'agonie et ne pas les trahir, ou tout dire à la seconde. J'ai comme l'impression que ma souffrance a été inutile. Ceci dit, je culpabilise à cette pensée.
Mais ça, je n'oserais jamais lui dire. Nous sommes partis sans le moindres vivres, au milieu du désert sans la moindre personne pour nous venir en aide. Ma cheville est sûrement dans un sale état, mais ça, je le cache toujours à Jean qui ne se rend compte de rien. Lorsque l'ennemi m'a soigné en voyant la plaie, ils se sont ravisés, déclarant que cette blessure n'est pas de leur ressort.
Les heures passent et la déshydratation commence à se faire ressentir, ma langue est sèche, ma gorge me brûle et le soleil tape sur ma tête comme un terrain miné. Jean fait mine de se sentir en pleine forme, mais à chaque heure qui passe, nous ralentissons. Dans cette immensité de sable à perte de vue, il est impossible de savoir si l'ennemi est proche ou non.
Nous prenons la décision de faire une pause, mais alors que je pose les fesses sur le sable, j'aperçois Bertholt qui me montre une oasis du doigt. Je n'y comprends rien et m'approche de ce dernier sans en informer Jean. Je rencontre le vide au lieu de cette eau qui m'avait l'air si claire et fraîche, nous permettant de nous désaltérer. Des larmes me montent aux yeux. Jean se rend enfin compte que je me suis éloigné et m'observe peiné.
- Qu'est-ce qui t'arrive...?
Je prends une grande inspiration pour passer à autre chose.
- Je crois que j'ai eu une hallucination... passagère. J'ai vu une oasis.
Ma déclaration semble inquiéter Jean.
- On va reprendre la route, d'accord ? Il faut absolument qu'on trouve de l'eau quelque part.
Dans cette immensité d'infini grains, je suit Jean avec peu de motivation. Je me traîne, je crois que je ne sens plus ma cheville ni ma gorge. Mais après tout, si je n'entends plus rien, je ne souffrirai plus, si ?
Alors que nous marchons main dans la main, un hurlement se fait entendre dans cette immensité, le son vient de partout à la fois et je lance un regard à Jean, demandant s'il est le seul à l'entendre.
- Je l'entends aussi... Quelqu'un est en danger ! Suivons le son !
Brûlant de fièvre, je le suis dans une course effrénée. Nous tombons nez à nez avec un campement venant d'une petite grotte dans une colline cachée dans la roche. Les pleurs s'intensifient et deviennent reconnaissables.
- Un bébé...
Parlant en même temps, nous entrons dans la grotte et sommes surpris par l'apparition d'un homme au crâne rasé et de son groupe nous encerclant de tous les côtés.
- Qui êtes-vous ? Des ennemis ? Fichez le camp ou je vous descends.
La femme rousse portant la cause de tous ces hurlements s'écarte dans un recoin de la grotte. Je fais signe à Jean de me laisser gérer la suite. Malgré la fièvre, je sais que Jean est incapable d'avoir une discussion civilisée avec un inconnu. Je laisse tomber mes armes sur le sol et fais signe à Jean de ne pas faire de vagues. Il m'imite montrant malgré tout son inquiétude.
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Nuage Passager (Jarcoweek2023)
ФанфикQu'es ce qu'un Nuage en somme ? Un nœud, contenant les gouttes de pluies et les larmes du monde ? Un courant d'aire ? Voulant faire de l'ombre au soleil ? Une armure de fer, impénétrable et inébranlable ? Marco est un jeune étudiant de 23 ans qui rê...