Chapitre 3 : Pantin

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𝑨𝒖𝒋𝒐𝒖𝒓𝒅'𝒉𝒖𝒊 𝒋𝒆 𝒄𝒉𝒐𝒊𝒔𝒊𝒔 𝒍𝒆 𝒎𝒐𝒕 : ℙ𝕒𝕟𝕥𝕚𝕟

Jᴀʀᴄᴏ Wᴇᴇᴋ : Dᴀʏ 3

PDV de Marco :

Mes yeux semblent me brûler alors que je les ouvre face à une lampe qui m'éblouit totalement. Attaché aux pieds et aux mains, je tente de me débattre sans succès. Je jette un coup d'œil à mon environnement, Jean est lui aussi pieds et poings liés à côté de moi. La pièce semble grande et l'obscurité la domine. La seule source de lumière est cette lampe pointée droit sur moi, tenue par la main d'un homme ayant peut-être la quarantaine.

- Oh, les bleus de Rose se réveillent enfin... J'ai presque attendu !

L'ennemi porte un uniforme muni d'un blason orange, symbole de Maria. Je ne peux m'empêcher de serrer les dents à sa déclaration et de répliquer avec la même hargne que lui.

- Un soldat de Maria... Je ne savais pas que vous vous adonniez à la trahison. Attaquer lors d'une trêve ? Ce ne serait pas la définition de la lâcheté ?

Le bruit d'une gifle retentit dans toute la pièce. Je ferme les yeux face à la douleur, il est vrai que je l'ai bien cherché.

- Ton ami semble avoir du mal à se réveiller. Nous allons l'aider... SOLDATS !

Deux hommes semblant être cachés dans la pénombre se munissent d'un seau rempli d'eau glacée et s'approchent de Jean pour lui verser le récipient au visage. Je détourne le regard et mon compagnon se réveille en sursaut, haletant et tremblant de froid.

- Bordel, on est où putain ?! Libérez-nous, on ne vous sera d'aucune utilité !

L'homme semblant être le chef sourit à Jean d'un sourire mécanique qui me donne un frisson désagréable.

- Je ne pense pas. Bien au contraire, vous devez détenir un paquet de ragots pour connaître notre trahison. Elle devait rester secrète, mais vous compromettez nos plans. Le camp que nous avons attaqué a été entièrement décimé. Si par malheur des survivants ébruitent cette information, notre victoire lors de cette guerre serait compromise.

Jean se rétracte sur lui-même. Il est hors de question de divulguer une information compromettante à ce type. C'est un devoir de soldat.

- Les amis... Détendez-vous enfin, dites-moi simplement tout ce que vous savez et nous n'aurons en aucun cas à employer la force.

Des tremblements me parcourent tout le corps alors que j'imagine déjà les sévices qu'il pourrait nous faire subir. Il semble l'avoir remarqué, tout comme Jean d'ailleurs. Il me lance des regards comme pour dire "Ne montre pas ta peur". Cependant, j'ai beau y mettre toutes mes forces, je ne cesse de trembler.

Le caporal s'approche de moi, comprenant que je suis la cible idéale pour ce genre d'activité, et sort un couteau de sa poche qu'il fait glisser contre ma joue. Je me débats en vain, fermant les yeux avec force.

Jean semble paniquer à son tour et j'entends le bruit de ses cordes se mouvoir alors qu'il est retenu. Une colère sourde l'envahit.

- LÂCHEZ-LE ! Je vais vous faire la peau, bandes de monstres.

L'homme rit de plus belle et écorche mon visage d'un geste lent.

- Fais attention à tes propos, c'est moi qui tiens le couteau. Ces cris de détresse... Est-ce qu'ils veulent dire que tu vas parler ?

Jean pèse le pour et le contre. Malgré ma peur de finir déchiqueté, je suis totalement opposé à la trahison envers notre patrie. Serrant les dents, il tire la même conclusion que moi.

Nuage Passager (Jarcoweek2023)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant