Adieu les oiseaux [l.s]

.sable.

Petits grains, glissant sur ta peau,
Sur ma peau, mélangeant sel et mer.
Sur ta peau, sur ma peau.

Il m'arrive de retrouver dans mes draps du sable. Plus ou moins foncé, les grains plus ou moins gros.

La plupart du temps, ils proviennent de toi. Accrochés à ta peau, jalousement, ne voulant pas te lâcher.

Je les chassais avec l'eau de ma douche, ou d'un revers de main, avant d'embrasser la parcelle de ta peau enfin libre de mes baisers.

Pourtant je sais,
Je sais qu'ils viennent aussi de moi, et de mes longues journées à contempler la mer, en t'attendant, laissant mon corps glisser sur ce sable chaud que tu as maintes et maintes fois frôlé de tes pieds, de tes mains, de chaque partie de ton corps nu.

Ils se logent dans les plis de mes draps, s'amassant au fil des jours, au fil des semaines.
Mes grains se mêlent aux tiens. Comme nos deux corps quand, une fois réuni sur ce lit, sur mon lit, ne forment plus qu'un.

Tu as toujours du sable sur toi, peut importe où.

Sur tes chaussures que tu laisses à l'entrée, par politesse.
Sur tes vêtements, dans tes cheveux bouclés, sur ton ventre, glissant entre le creux de tes muscles.

Un jour tu m'as dis que je te rappelai la mer.

-Le sable de la plage qui colle sur ta peau bronzée, les reliefs des dunes sur tes courbes, et tes yeux comme océan, brillant à l'infinie sous le soleil du cœur qui bat en toi mon Lou. Un soleil plus chaud que notre astre sous le soleil du midi.

Je me souviens m'être effondré sous tes murmures contre mon oreille, nos corps entremêlés et transpirant d'amour.

Tu étais collant ce soir là. Plus collant de sel et de sable que du fruit de notre étreinte.

Il m'arrive de rêver,
Rêver de devenir un de ces petits grains agrippés à toi, et de te suivre n'importe où, de ne jamais te lâcher.

Car contrairement à eux, je ne réussi jamais à rester contre ta peau. Tu m'échappes, comme une rivière de sable coulant sur la paume de ma main.