Adieu les oiseaux [l.s]

.noir.

Ça nous emprisonne, nous engouffre,
Mes cris recouvrant mes pleurs.

Je me souviens lui en avoir voulu.
Je me souviens avoir hurlé, crié sur lui.

Ces soirs, ces nuits ou malgré ses mots doux, je ne pouvais plus continuer à refouler tout ce noir sortant de mon cœur.

Ce noir qui couvrait mes yeux, qui enrobait mes mots pour mieux heurter Harry.

Ce noir qui était là pour faire mal, à lui, à moi.
Une douleur qui me brisait les os, qui me brisait le corps.

Ce noir omniprésent quand la colère explose, quand je n'arrivais pas à juste...faire semblant.

J'avais mal, j'avais mal, et je voulais qu'il souffre autant que moi.
Alors j'avançais dans ce noir, je le laissait prendre part de moi, et devenir cette personne qui hurle de colère, de douleur. Celle qui jetais tous ce qu'il trouvait, espérant lui infliger ce que je ressentait.
Cette personne que je hais, que je déteste plus que tout.

Deux fois.
Deux fois, j'ai laissé cette part de moi faire face à Harry.

Deux fois, il a subit ma haine, mes cris de rage. Deux fois, il m'a vu sous mon jour le plus vulnérable.

Qui ne se sentirait pas fragile quand son cœur s'ouvre, même pour la haine. Malgré l'obscurité qui couvrait mes yeux, je pouvais apercevoir Harry rester statique, se prenant les objets que je lui lançait sans bouger, ses yeux verts remplis de larmes.

Je me rappelle d'une fois ou il s'était levé du lit, et m'avait approché, lentement. Il m'avait touché la joue, et je l'avait frappé.

Je l'avais frappé si fort qu'il avait saigné.
Ce fut à ce moment que la lumière du jour me frappa, et me laissa retrouver ma vue, mes pensées.

Le jour s'était levé, sur nos deux corps assis sur le carrelage froid et craquelé, ma main sur le nez en sang d'Harry.

Il m'avait sourit, et m'avait murmuré qu'il m'aimait.

J'avais pleuré, dans ses bras, écoutant ses propres sanglots, et sentant ses larmes se mêler aux miennes, son sang perlant le long de son cou.

Oui, le jour s'était levé.