Le retour de son partenaire le troublait, encore, et encore. La sensation ne tarissait pas. Pourquoi cette mission ? C'est incohérent, pourquoi Mori l'a laisser revenir comme ça ? Pourquoi maintenant ? Et pourquoi diable son cœur bat plus fort au fur et à mesure qu'il s'approche de lui ? Chuuya avait travaillé dur pour noyer ses sentiments lorsqu'il se fit abandonner par celui qu'il pensait être le bon. Beaucoup de questions, trop peu de réponses.
Le soir même, le jeune homme chercha la légèreté en se rendant dans un bar de nuit, ceux à la devanture lumineuse, ceux qu'on trouve seulement lorsqu'on les cherche bien. Ce n'était pas dans ses habitudes, sans doute qu'opter pour un environnement qui lui était peu connu lui changerai les idées. Ce bar était une des nombreuses succursales de la mafia, un lieu de transit pour les différents trafics générés par cette sombre organisation. Il passa la porte et entra dans une large pièce où la musique était si forte que l'on peinait à entendre ses pensées. Il s'installa directement au bar et à défaut de bon vin, il commanda un Gin Tonic, il n'en était pas friand mais le reste de la carte laissait à désirer. Il laissa glisser ses yeux de part et d'autre de la pièce qui baignait dans un camaïeu de lumière colorées animées de façon stroboscopique.
Son cœur loupa un battement lorsqu'il vit au fond de la pièce, la silhouette de son partenaire installée lascivement sur un sofa, en charmante compagnie. Une flèche de jalousie lui transperça le cœur. Chuuya était de ceux qui avait la de la peine à gérer ses émotions, si bien qu'elles avaient la fâcheuse tendance à le submerger sans qu'il ne puisse réellement les contrôler. Il vida son verre d'une traite en se demandant si un jour ces satanés sentiments allaient le laisser tranquille. En effet, chaque petite chose pouvait avoir le don de lui rappeler ces temps béni où il était à ses côtés, cette époque où il ressentait cette sensation chaotique d'avoir trouvé une âme-sœur. Comme beaucoup d'autre avant, celle-ci aussi l'avait abandonné.
Alors qu'il était perdu dans ses pensées, ressentant le tourbillon de ses émotions, il senti une ombre derrière lui et fut tiré de ses rêveries par une voix bien familière.
-Je ne te connaissais pas une vie nocturne, à trainer dans les boites de nuit, Mr l'œnologue qualifié.
Il décala son corps pour faire face à l'importun qui avait osé le tirer de ses songes. Ce n'était nul autre que Dazai et sa nouvelle conquête nocturne. Chuuya afficha un air agacé, celui qu'il portait régulièrement lorsqu'il n'était pas d'humeur aux plaisanteries.
-Quand à toi, je te connaissais une passion pour la bouteille... En solitaire cela dit.
Il hocha la tête en direction de la jeune femme qui l'accompagnait. Elle semblait douce et une grande élégance se dégageait d'elle. En toute honnêteté, elle faisait tâche dans cet environnement si vulgaire.
-Madame est ton plan de ce soir ? La pauvre... Elle mérite beaucoup mieux que toi. Dans deux heures, tu vas lui demander de se suicider avec toi ? Si c'est pas déjà fait, remarque. Et quand elle refusera tu vas la 'tej comme tout les autres, c'est ça le plan ? Tsss, siffla Chuuya en haussant les épaules.
A ces mots le jeune femme équarquilla les yeux et lança un regard offusqué au Don Juan de ce soir. Elle le gifla et s'enfuit dans le fracas de ses talons aiguilles.
-Oh... Quel dommage... soupira Dazai en se frottant la joue. Tu sais parler au femmes, toi, hein.
-Sale con, pouffa Chuuya en se levant bruyamment de sa chaise, laissant Dazai en plan au milieu des lumières violettes et des basses assourdissantes.
Le petit rouquin en furie sorti du bar et s'engouffra en quelques instants dans une ruelle tranquille, un peu plus loin. Il se colla dos au mur et s'alluma une cigarette. Il en souffla les volutes dans un soupir agacé.
-Trouvééé~ !
Chuuya avait encore reconnu sa voix. Il ne daigna cependant pas y répondre, cela aurait été trop facile et il se refusait de lui donner satisfaction comme ça. En se rendant à l'évidence, Chuuya savait que si il ouvrait la bouche il pourrait aisément déraper et laisser toute les émotions qui le hantent s'échapper.
-Tu boudes, nabot ?
Le silence. Chuuya tenait bon, il se focalisait sur sa cigarette et c'était très bien comme ça. Le traitement du silence, tout ce qu'il mérite, pensa Chuuya. Evidement, Dazai n'aimait pas être ignoré, il sautilla près de lui et lui vola sa cigarette avant de l'écraser par terre. Il approcha dangereusement son visage du sien, comme pour le narguer. Il était si proche que Chuuya pouvait sentir le parfum de luxe de la jeune femme qui s'était imprégné aux vêtements de Dazai, tout comme son haleine trahissant les verres whisky bon marché qu'il avait consommé dans la soirée.
-Je réitère, Tu boudes, Chuuya ?
-Non.
-Un peu de jalousie, peut-être ? D'ailleurs, ce n'est pas très sympa de faire capoter les plans des copains, tu sais.
-Tsss, parles mieux des femmes déjà, tocard. Je lui ai sauvé la vie, ouais ! Quelle tristesse de passer une nuit avec toi.
-C'est pas ce que tu di..
Chuuya ne le laissa pas finir. Il le bouscula pour se défaire de sa présence, la fuite était la meilleure solution pour le moment, d'autant plus que Dazai était parti pour le mettre face à la réalité de ce qu'il s'était passé il y a quelques années. C'était beaucoup trop dur pour le moment. Comment Dazai pouvait se comporter comme ça... Comme si de rien n'était.
Alors qu'il bifurqua rapidement dans les rues, Chuuya entendait encore la voix de crécelle de son partenaire
-Et bien, à demain Chuuuyaaaaa~ ! criait Dazai en remuant les bras comme un pantin. On se voit au bureau !
Et il se mis à pleuvoir.
A suivre.
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[ SOUKOKU ] Les revenants ne restent pas.
Fiksi PenggemarIl y a quelques années déjà que son partenaire s'était enfuit de l'organisation. Il avait un mal fou à faire ce deuil, c'était un abandon de plus. Qu'importe, la vie suivait son cours. Mais une question le tourmentait toujours : "Et si finalement il...