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NAËLYA  Soreennovember

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NAËLYA  Soreen
november

Me and Your Mama — Childish Gambino

L'air légèrement frais d'automne faisait voler mes boucles noires. Quelques mèches allaient par moment dans ma bouche, ce qui me faisait grimacer plusieurs fois. Mon téléphone à la main, je surfais sur les réseaux sociaux en attendant mon van dans le parking du lycée. Le soleil était en train de se coucher sur Londres, signal pour les jeunes de rentrer chez eux, mais c'était la fin de la semaine. Bonjour, au week-end. En fin de semaine, les lycéens anglais pouvaient profiter de leurs vies de jeunes. Certains sortaient boire, faire la fête, du sport et certains d'autres choses. Je levais la tête quand une grosse voiture s'arrêta pile-poil devant moi, voilà mon chauffeur. Je tirai la portière du van et pénétrai dans celle-ci. Je saluais mon chauffeur habituel et attacha ma ceinture. C'était parti pour une heure de route dans le silence.

Il est vrai, que j'ai toujours été une fille préférant le silence au bruit. Mais aillant vécu dans le bruit depuis petite, j'étais sûre qu'un jour le silence finirait par me poignarder en plein cœur. Les écouteurs aux oreilles, j'observais la route — habituelle — pour arriver chez moi. C'est fou comme la routine pouvait finir par lasser une personne. Mais ce n'était pas mon cas. Et ça ne le sera jamais. À force de prendre ces chemins, je pouvais même dire approximativement le nombre de Tesco Express que j'avais vu par la vitre teintée du van. Une heure plus tard, nous arrivâmes enfin chez moi. Le chauffeur ne prit pas le temps de me saluer et quitta le quartier dès que j'étais sorti du van.

— Et dire au revoir, c'est une option ? Marmonnai-je en entrant ma clé dans la serrure.

Dès que la porte fut ouverte, les miaulements de mon chat Chi se firent entendre. Le seul qui essayait de combler ma solitude. Je le pris dans mes bras et fermai la porte à l'aide de mon pied encore habillé de mes bottines en cuir noires. Je me déchaussai d'une chaussure à l'aide de mon autre pied puis fit de même avec l'autre. Le silence, c'était la première chose remarquable dans cette maison. Il était perçant et rendrait sûrement silencieux les plus bruyants. J'attrapai mon téléphone de la poche de ma veste bleu marine et regardai l'heure. Dix-sept heures et demie. Encore trois heures avant le début de la guerre. Ne prenant pas le temps d'aller me changer, je m'affalai sur mon canapé en U avec Chi dans les bras.

— J'imagine que t'as faim... Je me levai rapidement, avançant vers la cuisine pour prendre le packet de croquette pour chat et lui les verser dans sa gamelle.

À l'entente du bruit que faisait son repas en tombant dans la gamelle en fer, Chi me rejoignit dans la cuisine et commença à manger. Un soupire quitta la barrière de mes lèvres quand mon téléphone vibra dans la poche de ma veste. Je sorti celui-ci tout en gagnant —de nouveau— la salle de séjour. Un énième message de camarade me proposant une sortie. Aïe... J'allais une nouvelle fois devoir décliner l'offre. Le manque de temps ne me permettait pas de sortir comme une jeune personne le ferait, et je le savais. Les autres, eux, n'avaient pas l'air de le comprendre. Cela faisait trois ans que je refusais les sorties, les invitations, les dates... Sous prétexte que je n'avais pas le temps. Évitant de répondre à la question « Pourquoi ? » et de hausser le ton à la remarque : « Mais qu'est-ce que tu peux bien avoir à faire de si important ? », j'avais fini par m'y habituer. Reposant mon manque de temps sur les études, les gens avaient l'air plus compréhensif mais me voyaient tout de même comme une fille... étrange ? Mais d'un côté, je me fichais royalement de ce que les gens pouvaient penser de moi. Chacun à son image de chacun, et je ne pouvais pas changer ça. Et puis, j'ai mes raisons, n'est-ce pas ?

REBORNOù les histoires vivent. Découvrez maintenant