L'enfant qui parlait fourchelangue

chapitre 12

Harry s'appliqua à cacher sa cicatrice derrière ses cheveux qu'il avait volontairement laissé pousser. En voyant qu'il n'attirait aucun regard, il soupira soulagé. Tom lui sourit et lui prit la main afin de le tirer dans la banque du Chemin de Traverse.

Les gobelins les ignorèrent alors qu'ils les dépassèrent d'un pas mesuré, se dirigeant vers le bureau principal faisant face à l'entrée. Ils s'arrêtèrent devant le bureau principal et Tom attira l'attention de la créature y siégeant. Harry eut pour réflexe de se recroqueviller devant le regard calculateur du gobelin, mais se reprit en voyant le calme de son ami.

–Monsieur désire ?

–Il voudrait accéder à son coffre. Il s'appelle Harry Potter.

Les deux billes noires passèrent de celui-ci au plus vieux.

–Pourquoi ne le dit-il pas lui-même dans ce cas ?

–Il ne peut pas. Il est muet.

Harry hocha la tête.

Étonnamment, le regard auparavant menaçant parut plus doux. Mais peut-être était-ce une illusion ?

–Vous connaissez le langage des signes, je présume.

Harry signa sa réponse : « Oui. »

Le gobelin lui répondit de la même manière : « Vous n'avez qu'à nous dire ce que vous voulez nous demander ainsi. Peu le savent, mais tous ici connaissent le langage des signes. Vous n'êtes pas notre premier client étant incapable de nous dire à voix haute ses demandes et nous ne pourrions risquer d'obéir à des souhaits provenant d'une autre personne quand cela concerne votre argent. »

« J'ai confiance en Tom. »

Le gobelin regarda le plus vieux et celui-ci signa : « Je ne trahirai jamais Harry. »

« Au moins, je vois que vous êtes bien entouré. Nombre de sorciers muets que j'ai rencontrés ont été manipulés soi-disant pour leur bien comme si leur handicap les rendait moins intelligents. »

La haine transparaissait dans ses gestes brusques et Tom se rapprocha d'Harry, se dressant derrière comme pour montrer qu'il couvrirait toujours ses arrières, ce qui était le cas.

« Vous avez votre clé n'est-ce pas ? »

Harry lui tendit celle qu'il avait trouvée dans son enveloppe.

–Griphook va vous accompagner jusqu'à votre coffre. Vous l'accompagnez ? demanda-t-il à Tom.

Un hochement de tête plus tard et tous les deux suivaient le dénommé Griphook dans un couloir adjacent. Tom regarda le tout avec intérêt. Ayant déjà sa bourse avec lui, il n'avait pas eu besoin de s'y rendre l'année dernière. De toute façon, rien ne l'attendait dans ces couloirs, pas avant qu'il en sache plus sur son père.

Il regarda avec suspicion le vieux chariot tandis qu'Harry s'empressa d'y embarquer, un sourire sur les lèvres. Ne voyant qu'il n'avait apparemment pas d'autres choix, il fit de même, mais serra instinctivement la main du plus jeune quand l'embarcation partit brusquement, se précipitant à travers de multiples courbes et pentes abruptes. Tom resta crispé tout au long de la descente à grande vitesse tandis qu'Harry avait gardé son sourire qui s'était agrandi en voyant l'état de son ami.

Heureusement pour Tom et tristement pour le plus jeune, le voyage ne dura pas longtemps. Griphook les déposa directement devant la chambre forte en question. Après l'avoir ouverte, il redonna la clé à Harry et s'écarta, les laissant passer.

Les deux garçons écarquillèrent les yeux en voyant les montagnes de gallions que renfermait le coffre du plus jeune. Harry jeta un coup d'œil derrière lui, vérifiant que le gobelin était trop loin pour entendre, puis chuchota :