chapitre 32

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Harry se rendit compte que c'était la première fois qu'il craignait vraiment pour sa vie. Il avait déjà eu peur de perdre Tom, de le voir mourir sous ses yeux, et il avait déjà eu peur d'être blessé ou enlevé lors de sa première rencontre avec Grindelwald, mais il n'avait jamais senti cette panique qui semblait lui comprimer la gorge tandis qu'il plongeait son regard dans celui presque fou du mage noir. Pendant un instant, il fut certain que, malgré toute l'aide qu'il pouvait lui apporter, il allait le tuer ici et maintenant. Une certitude qui se précisait à chaque coup qui lui était porté.

Alors que la douleur lui faisait tourner la tête, il se trouva en train de penser à ce qui serait le plus douloureux : perdre Tom ou mourir en sachant qu'il le laissait seul. Il se posait encore la question lorsque Grindelwald parut reprendre un peu de contrôle sur lui-même.

–Il n'est peut-être pas trop tard.

Il saisit Harry par le col alors que celui-ci peinait à se lever.

–Toi et moi allons faire un tour chez les chers Gryffondors de Dumbledore. Lorsque j'aurai ses protégés en otage, mon cher ami n'osera plus rien tenter contre moi. Empêche-le de nous rejoindre avant.

Tandis qu'il le trainait derrière lui, Harry tenta de faire comme demandé, mais il peinait à se concentrer alors que sa vision se couvrait de noir par instant.

Il devait d'abord trouver où était Dumbledore à ce moment précis avant de pouvoir lui bloquer le chemin. Cela ne servirait à rien de bloquer la porte d'entrée s'il se trouvait déjà au troisième étage. Il visualisa une carte de l'école dans sa tête et commença ses recherches du premiers étage, jugeant inutile de vérifier les donjons. Après s'être rendu jusqu'au quatrième étage de cette façon, il se mit à paniquer alors qu'il ne trouvait toujours aucune trace du professeur. Eux-mêmes se trouvaient maintenant au 6e étage. Si Dumbledore se trouvait déjà au 5e...

Il se mit à fermer toutes les portes et les passages des deux étages en dessous alors qu'ils atteignaient le 7e.

–Gellert.

Ils se figèrent d'un seul coup et le cœur d'Harry manqua un battement avant de s'affoler. Comment avait-il fait pour arriver si vite ? S'il n'avait pas eu aussi mal à la tête... il ne pouvait toutefois pas décemment blâmer le mage noir alors que celui-ci se tournait à nouveau vers lui, furieux.

–Pauvre incapable !

Même s'il s'y attendait, cela ne diminua pas sa douleur lorsqu'il fut violemment propulsé contre le mur le plus proche. La vue embrouillée, il crut entendre Dumbledore parler, mais il n'arriva pas à se concentrer sur sa voix. Il ferma les yeux.

Tom sentit la force qui l'empêchait d'entrer disparaitre à la seconde même où cela se produisit. Il ignorait si c'était bon signe, si cela signifiait que Dumbledore avait gagné ou si cela voulait dire qu'il était arrivé quelque chose à Harry, mais il ne s'y attarda pas. Il fonça sans perdre de temps vers le château. Peu importe ce qui s'était passé, il le saurait bien assez tôt une fois qu'il aurait rejoint son petit ami.

Il avait agi juste à temps, car, à peine une seconde plus tard, les défenses étaient de nouveau levées.

Harry resta étonné lorsqu'il vit que Dumbledore et Grindelwald se trouvaient un peu plus loin, plongés en plein combat. Il croyait n'avoir fait que cligner des yeux, mais il avait certainement dû perdre conscience. Sa tête tournait encore un peu, mais un sort fracassa une partie du mur devant lequel il reposait et il comprit rapidement qu'il se devait de bouger s'il ne voulait pas être écrasé ou touché par un sort perdu.

Il suivit le combat des yeux, mais peinait à comprendre tout ce qui se passait. Ils allaient si vite. Aucun de leurs sorts n'était prononcé à voix haute et, même si lui était habitué à le faire, il savait que pour les sorciers qui n'étaient pas muets, cela demandait une force énorme.

L'enfant qui parlait fourchelangueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant