Chapitre 44

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L'infirmière est venue me réveiller. Elle m'a tout préparé pour que je me fasse un brin de toilette, elle a retiré mes pansements pour inspecter l'état de guérison. Elle nettoie bien et me remet des pansements. Elle vérifie que je prends bien mes médicaments et elle sort de ma chambre pour me ramener mon plateau de petit-déjeuner : une briquette de jus de raison, un pain au chocolat, une clémentine et un yaourt nature. Contrairement à hier soir, j'avoue que j'ai un peu faim. Je pense que c'est le temps que mon corps se remet correctement, j'ai quand même dormi pendant trois jours, ce n'est pas rien ! Je me demande si Chan est, lui aussi, réveillé.

Infirmière : Il vous faut autre chose ?

Moi : Est-ce que Chan est déjà réveillé ?

Infirmière : Je crois que oui, un de mes collègues s'est occupé de ses pansements.

Moi : Je peux aller le voir ?

Infirmière : Vous êtes ensemble ?

Moi : Q-Quoi ? Heu... Eh bien... Je ne sais pas.

Infirmière : Je vais aller voir un de mes supérieurs pour lui expliquer que vous êtes avec le patient d'à côté, ainsi, vous serez dans la même chambre.

Moi : Merci beaucoup !

J'espère que ses supérieurs vont être d'accord... Parce que bon, être seule, ok, c'est bien ; mais là, j'ai rien à faire ! Je m'ennuie comme un rat mort ! Je préfère largement de passer du temps avec Chan que de devoir rester seule dans ma chambre ! Je n'ai rien pour m'occuper, l'hôpital contrôle tout ce qui rentre, donc Eun-Jung ne peut pas vraiment me ramener des choses. Et puis Chan et moi, on doit se soutenir mutuellement. On est des survivants après tout.

Je commençais à perdre patience, bien que j'en possède que très peu. Je précise que j'ai poireauté une heure à me faire tout un tas de scénario possible dans ma tête. Mais quand j'ai vu le sourire qu'elle affichait sur son visage, j'ai vite compris. Elle m'a expliqué qu'au départ, ils n'étaient pas trop d'accord, nos dossiers n'indiquaient rien d'une quelconque relation. Donc, elle a bataillé avec eux et ils ont finalement accepté, mais ce qui a été le plus, c'était de trouver une chambre pour deux, vide. Mais elle a réussi ! Elle m'installe sur un fauteuil roulant, elle récupère mes affaires et elle me conduit à ma nouvelle chambre. Chan est déjà là.

Chan : Hey ? Qu'est-ce que tu fais là ?

Moi : On est colocataire de chambre !!

Chan : En voilà une bonne nouvelle.

Moi : Tu as bien dormi ?

Chan : Pas vraiment. Le coup principal que j'avais reçu a fait que c'est une plaie grande et profonde et elle a énormément de mal à se cicatriser. Mais même avec des anti-douleurs, c'est compliqué. J'ai d'autres plaies qui mettent aussi du temps à se cicatriser. Mais on m'a dit que ça dépendait de la personne et de son corps. Le mien aime prendre son temps. Et toi, tu as bien dormi ?

Moi : Je n'ai pas beaucoup dormi. Je faisais des cauchemars.

Chan : Dans l'état que je me trouvais, je n'ai pas pu savoir tes blessures. Raconte-moi.

Moi : Pour la plupart, c'étaient des coupures peu profondes, mais je vais avoir des cicatrices.

Chan : Avec ou sans cicatrice, tu es belle.

Infirmier : Vous êtes tellement adorable tous les deux. La psychologue viendra cet après-midi pour vous faire passer votre test psychologique.

Chan et moi passons notre temps à discuter, c'était comme si nous avions fait un bond dans le passé, quand tout était encore parfait. Sur le moment, je me sentais heureuse, mais en y repensant, j'ai un petit pincement au cœur. J'ai passé trop de temps à repousser Chan, au lieu de recoller les morceaux. J'ai vraiment été stupide...

Chan : Je sais à quoi tu penses, tu n'y es pour rien.

Moi : Comment ça ?

Chan : Ne t'en veux pas, tu as dû affronter des moments vraiment difficiles. Tu avais besoin de te protéger. Alors ne t'en veux pas d'avoir voulu te protéger de moi.

Moi : Tu sais lire dans les pensées ?!

Chan : Non, mais j'ai appris à te connaître et c'est nettement mieux que de lire dans les pensées.

Moi : C'est dingue le fait que je suis accro à ton sourire.

Chan : Avoue que ce n'est pas la seule chose à laquelle tu es accro.

Moi : Tu es censé vouloir quoi comme réponse ?

Chan : Je ne sais pas, à toi de me le dire.

Psychologue : Bonjour, j'espère que je ne dérange pas. *petit clin d'œil*

Moi : Bonjour, hum, non pas du tout.

Psychologue : Alors, je suis psychologue et je suis là pour vous faire passer votre test.

Chan : Il va servir à quoi ?

Psychologue : Il va nous permettre de savoir si vous avez besoin de rester encore un peu à l'hôpital. Ou si vous avez juste besoin de consulter pour pouvoir surmonter cette épreuve.

Chan : Je vois.

Psychologue : Comment vous vous sentez de savoir qu'il est mort ?

Chan : Du soulagement.

Moi : Honnêtement, je n'arrive pas encore à accepter qu'il soit mort.

Psychologue : Et pourquoi cela ?

Moi : J'ai encore peur. Je sais de quoi il est capable, donc j'ai peur qu'il stimule sa mort ou qu'il utilise un autre corps.

Psychologue : Votre peur est rationnelle, vous aurez juste besoin de temps et de soutiens. Comment vous vous sentez intérieurement ?

Chan : Mieux, je sais que c'est officiellement terminé, ainsi, je peux me tourner vers l'avenir.

Moi : Je pense que j'attendais depuis longtemps cet élément, de ce fait sa mort, pour vraiment réussir à regarder de l'avant. Je sais que je ne vais pas encore bien, je sais que je vais devoir consulter. J'en ai conscience. Tout ce que je souhaite, c'est d'aller mieux et d'aller de l'avant.

Psychologue : Je peux voir que vous n'avez pas besoin de rester à l'hôpital pour des raisons psychologiques. Prenez bien soin de vous.

Chan : Donc tu veux aller de l'avant. Dois-je comprendre quelque chose ?

Moi : J-Je ne vois pas de quoi tu parles.

Chan : Tu sais très bien de quoi je parle. Je peux lire en toi comme dans un livre ouvert.

Moi : Eh bien, parfois, le livre aurait bien besoin de se fermer.

Quelqu'un vient dans l'après-midi pour nos pansements. Nous allons pouvoir sortir de l'hôpital demain, mais Chan doit continuer à bien désinfecter ses blessures pour aider à cicatriser.

Chan : Notre coloc se terminera demain.

Moi : Oui. Je n'en peux vraiment plus de cette tenue.

Chan : Tu veux revenir à la maison ou c'est encore un peu trop tôt ?

Moi : Je vais revenir à la maison.

Chan : Sérieux ? Ce n'est pas une blague ?!

Moi : J'ai cru que j'allais te perdre. Et j'ai réalisé que j'ai envie d'être avec toi.

Chan : Tu n'imagines pas à quel point je suis fou de toi.

Je T'aime, encore et toujours | TOME 2 | [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant