My Rebound Guy

Cassie

Cela fait maintenant deux heures que je suis assise sur cette foutue chaise d'hôpital, dans la salle d'attente réservée aux proches. Je consulte mon portable toutes les deux secondes en espérant voir un message de Riley. je ne pensais pas dire ça il y a encore quelques jours, mais il me manque atrocement. Il me tarde de le retrouver et me blottir dans ses bras, juste pour pleurer. Parce que oui, je suis à bout, à deux doigts de craquer.

J'ai très mal vécu notre dernière dispute. Même si je ne suis pas responsable des faits et gestes de Dean, je me sens tout de même coupable du saccage du salon de Riley. Si je n'avais pas fait ce tatouage et fait rentrer Riley dans ma vie, si je n'avais pas cherché à rendre Dean jaloux, rien de tout ça ne serait arrivé. J'en suis sûr.

Plein de questions m'assaillent : où est-ce que Riley a passé la nuit dernière ? a-t-il réussi à trouver sa trace ? et surtout, est-ce qu'il est responsable de l'état de Dean? D'un côté, je ne crois pas aux coïncidences. Mais de l'autre, j'ai foi en Riley, je suis sûre de mon instinct, je sais qu'il ne me fera pas de mal. Je veux juste me l'entendre dire, qu'il me confirme qu'il n'y est pour rien dans toute cette histoire.

En pleine nuit, j'ai reçu un appel de la mère de Dean, Rachel, que je n'avais jamais rencontrée auparavant, lorsque nous étions ensemble. Elle cherchait à joindre tous les contacts de son fils, n'ayant pas de nouvelles de lui. Et en fouillant un peu dans ses effets personnels, elle est tombée sur mon numéro. Paniquée, je l'ai rejoins à son domicile. Et lorsque la police est venue lui annoncer que Dean avait eu un accident, c'est moi qui l'ai conduit à l'hôpital. Quelle galère !

- Vous connaissiez bien mon fils ? m'a-t-elle demandé en pleurs.

Que répondre à une mère lorsque son fils est allongé sur un lit d'hôpital à lutter pour sa vie ? Avec Dean, j'ai tout connu. L'amour fou, la passion. Le désir. Puis la haine. Oui, je l'ai aimé, et je l'ai détesté pour ce qu'il m'a fait. mais au fond, je ne le connaissais pas tant que ça. En le voyant branché de tous les côtés, mon amertume disparaît, tout comme ma rancoeur.

- Nous étions amis, lui répondis-je sobrement.

Ce n'était ni le lieu ni le moment de lui raconter notre histoire. J'ai laissé Rachel un instant pour me chercher un café. C'est à cet instant que j'ai croisé Riley dans les couloirs. je me suis précipitée dans ses bras et j'ai fondu en larmes. Notre histoire à tous les deux n'est émaillée que de malheurs, de tristesse. C'est violent. C'est dur.

- Comment tu vas ? me demande-t-il en essayant de sécher mes larmes.

Le personnel de l'hôpital passe autour de nous, sans se retourner, sans s'émouvoir. A croire que la tristesse et les larmes font la loi ici.

- Je n'en peux plus. Où étais-tu ?

- Je te l'ai dit, à l'hôtel.

J'observe Riley à travers mes larmes, essayant de le sonder pour voir s'il me ment. Mais je sais que c'est peine perdue. je croyais connaître Dean et je me suis trompée. Alors Riley...

- J'ai beaucoup bu hier soir, et j'ai pris une chambre à la dernière minute...

- Est-ce que...

Je n'arrive pas à lui poser la question qui me brûle les lèvres et déchire mon coeur. Riley me saisit par les épaules et me force à le regarder droit dans les yeux.

- je n'ai rien à voir avec l'état de Dean. Je te le promets.

Que vaut la promesse d'un inconnu ? Parce qu'à cet instant, c'est exactement ce qu'il est pour moi. Un étranger. Capable de vriller en une seconde et de frapper son géniteur. Mais je n'ai pas d'autre choix que de lui faire confiance, au risque de me retrouver seule. Je préfère encore croire en ses mensonges, si tant est qu'il me mente, que d'affronter cette situation en solo. je commence à me mettre dans la peau de Riley, lorsque sa mère était à l'hôpital, et je comprends le désarroi dans lequel il était plongé.

- Qu'est ce qui est arrivé à Dean ? Que disent les médecins ? Comment tu es arrivée ici ?

Riley m'assène de questions alors que je cherche encore des réponses.

- C'est sa mère qui m'a contacté. Dean ... ne lui a pas donné de nouvelles depuis au moins vingt quatre heures. Les flics l'ont trouvé en bas d'un immeuble.

- Un suicide ?

- Je n'en sais rien. Pour sa mère, il n'avait aucune raison de mettre fin à ses jours. elle ne le voit pas comme un dépressif.

- Et toi, tu en penses quoi ?

- je n'en sais rien. Agression, suicide... Le résultat est le même, il est entre la vie et la mort.

Je pousse un profond soupir de lassitude.

- Riley, ramène moi chez moi s'il te plait.