Californication

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Je pensais naïvement qu'une fois Dean hors d'état de nuire, ma relation avec Cassie s'embellirait. J'ai tout faux. Sa disparition n'a fait qu'empirer les choses. C'est encore plus dur de se battre contre un fantôme. Je préférais encore lorsqu'il était en vie.

Depuis l'enterrement, notre relation est devenue morne, triste. Cassie ne porte pas du noir de manière  visible, mais dans son âme, elle est parée d'un drap noir. Et je ne peux rien faire contre cela. J'avais mis deux bons mois à faire le deuil de ma mère, à arrêter de broyer du noir. Mais quelque chose me disait que le processus de guérison serait plus long pour Cassie. Aurais-je le courage d'y faire face ? Et surtout d'attendre qu'elle se relève ?

Notre relation est différente. Certes, nous continuons à avoir des rapports, mais quelque chose a changé. On a fait quatre pas en arrière. Cassie est redevenue le mort vivant qu'elle était lorsque je l'ai rencontrée la première fois.

- Tu vas où ? me demande-t-elle à peine ai-je posé le pied hors du lit.

Je me tourne  vers Cassie avant de donner une réponse qui lui satisfasse. Depuis l'enterrement, elle est plus angoissée, plus sur les nerfs. Et ressent un besoin constant d'être rassurée. Comme si elle avait peur que tout s'arrête, que je l'abandonne. Elle a vécu la mort de Dean comme une seconde rupture.

- J'ai rendez-vous avec un fournisseur ce matin. Je t'en ai parlé la semaine dernière.

- C'est vrai., répond-t-elle faiblement.

Depuis l'enterrement, quelque chose a changé en moi. Ce n'est pas la première fois que je mens à Cassie, mais cette fois ci, je m'en délecte. Je n'ai pas rendez-vous avec un fournisseur. je vais voir un thérapeute, un hypnotiseur. On a tous des soucis, moi je tais les miens face à cassie. Et je cherche une solution, seul, comme un homme.

Je n'ai parlé à personne de mon absence, de ce trou noir que j'ai eu la nuit où Dean a eu son accident ou peu importe ce qui lui a couté la vie. Une part de moi pense en être responsable. Et je ne peux pas vivre avec ce soupçon de culpabilité. Je veux pouvoir regarder Cassie en face sans me prendre pour un monstre.

J'ai pris rendez-vous chez un hypnotiseur pour me faire revivre cette nuit, cette fameuse nuit qui a tout changé et qui a modifié pour le pire nos relations avec Cassie.

- Bonjour, je suis le docteur Van Goht.

Je prends une profonde respiration avant de me poser. je ne sais pas si je suis prêt à aller au bout de cette séance. Si je suis coupable, il se passera quoi pour moi ? Je me devrais me rendre ? Et renoncer à tout ce que j'ai construit dans ma vie, professionnelle comme sentimentale ?

- Dites-moi pourquoi vous êtes là Riley.

- Je ne sais pas... je n'en suis pas sûr. Mais je pense que j'ai vécu un traumatisme assez important il y a deux mois. 

- De quel traumatisme parlons-nous ?

- Je n'en suis pas certain. Pouvons-nous commencer ?

- Très bien, allongez-vous et détendez-vous. Pensez à quelque chose d'agréable et concentre-vous sur ma voix. Juste ma voix.

Je ferme les yeux et... la seule chose agréable qui me vienne à l'esprit c'est le premier baiser échangé avec Cassie. Un baiser au goût de bière, enivrant. Au loin, la musique qui résonnait lors de cette soirée disparait progressivement. Et celle du docteur Van Goht fait surface. je me replonge lors de cette fameuse nuit, quand Matt m'a appelé. Et je me revois claquer la porte de l'appartement de Cassie.

J'ai roulé une demi-heure avant de m'arrêter sur un parking d'un centre commercial. puis je me suis connecté à Facebook, sur un faux profil. Un faux profil ami que j'ai crée pour être ami avec Dean. ce crétin postait toute sa vie pour s'en vanter. Pour montrer qu'il en a toujours plus. Dean était à une soirée. Je l'y ai donc rejoint.

Trou noir. Le temps défile et je me retrouve sur le toit d'un immeuble face  à Dean. je l'ai donc vu cette nuit-là. Mon cerveau s'embrouille. Je ressens de la colère. De la peine. Je revois Dean me parler. De cassie. De cette fois où elle s'est pointée dans son appartement pour coucher avec lui. De la façon dont elle jetée à son cou et donnée à lui comme une... Je serre les poings allongé sur le canapé... Et j'ouvre les yeux. je refuse d'aller plus loin.

Le docteur Van Goht, inquiète de mon état fébrile, s'est rapprochée de moi.

- On va arrêter pour aujourd'hui. Comment vous sentez-vous ?

Mal. Très mal. Je n'aurais jamais dû faire cette séance.

- Vous avez vu quelque chose ?

- Rien de concluant. je ne pense pas que... Merci Docteur.

Je me lève d'un bond, règle ma séance et m'enfuit du cabinet. je ne veux pas revivre ce que j'ai vécu. je veux oublier.

My Rebound GuyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant