De nouveau, les cris repris. Et cette fois-ci, ce n'étaient plus ceux de la voisine en pleurs ni même ceux des enfants malpropres qui criaient chacun leur tour de tire, ni même ceux des chats errants qui se pavanaient bruyamment chaque soir sur les toitures mal pointées des maisons aux alentours, mais c'étaient bien ceux de mon cœur, qui d'un bond, d'un simple moment d'inadvertance se retrouvait lamentablement au sol, en lambeaux. Et plus rien ne servait de ramasser les morceaux car ils s'incrustaient dans ma chaire à m'en faire saigner. Et voilà que aussi mon propre cœur me faisait délibérément souffrir... Je ravalais alors mes larmes, me réconfortant à la seule lueur de la lune, qui ce soir, semblait encore plus loin des torts terrestres. Je pansais maladroitement mes propres plaies, rassemblais les bouts cassés de mon cœur dans un feu ardent, le remodelant pièce par pièce au marteau de mon esprit : imparfait, impropre à sa fonction secondaire, mais bel et bien solide.
M.