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Dans mon monde tout le monde à sa place. Du meurtrier au sataniste, de l'innocent au saint. Après, il faut d'un tout pour que le monde soit monde. Mais surtout, il me faut : moi. Car regarder n'aurait de sens si en une inspiration je ne pouvais décrire la seconde d'un eyecontact. Décrire en mille phrase ce qu'on pourrait dire en un mot. Raconter une chute. Écrire de mille manières sur comment mon cœur rafle le sol à la moindre chute. Sur comment je reste fragile. Sur comment je retiens mon souffle pour étouffer trois mille mots, trois mille morts. En réalité, ça sert. Car en une vie, je réussis à en vivre mille autres. Je me vois en tout le monde et en personne à la fois. C'est peut-être ça mon ipséité : vivre pour les autres ce qu'ils se refusent à vivre eux-mêmes.

M.

| FRAGMENTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant