42 jours

Chapitre 6

Les jours devinrent des semaines et décembre pointa finalement le bout de son nez. Cela faisait un peu plus de deux mois à présent qu'elle supportait ce harcèlement incessant. Les cours avaient pris fin et comme à son habitude, elle attendait que tout le monde sorte de classe et que les couloirs se vident avant d'oser faire de même. Elle se dirigeait vers la porte, quand Nathan, un des garçons avec qui elle avait cours de science, rentra précipitamment dans la classe. Elle se figea, apeurée, en le voyant lui bloquer le passage, un sourire mauvais plaqué sur son visage.

Alex pétrifiée et le cœur au bord des lèvres, le vit s'avancer vers elle, les yeux brillant de convoitise. Il était bien plus costaud qu'elle et la seule sortie était celle qu'il bloquait. La classe se trouvant au deuxième étage, les fenêtres ne lui seraient d'aucun secours. Se sachant en très mauvaise posture, elle recula en contournant les tables pour laisser le plus de distance possible entre lui et elle.

S'il la voulait, il serait obligé de venir la chercher ! Aucune chance qu'elle lui facilite la tâche ! Elle réfléchit à toute vitesse. La porte ne se trouvait pas très loin, si elle sprintait, elle pouvait peut-être avoir une chance de l'atteindre avant lui. De toute façon elle n'avait pas d'autre choix ! Elle n'osait imaginer ce qu'il lui ferait subir tous deux seuls dans cette salle. Alex ne s'était absolument pas rendu compte qu'elle se piégeait elle-même en s'isolant ainsi dans la classe en fin de journée.

Le cœur battant à tout rompre, elle l'amena jusqu'au fond de la salle, puis partit en courant tout en poussant les tables vers lui pour le retarder. Il grogna en envoyant tout voler, mais elle atteignit la porte avant lui. Elle se précipita au-dehors et percuta violemment les deux garçons qui gardaient le passage. Alex se maudit intérieurement en se débâtant face à leur poigne. Elle aurait dû se douter qu'il n'était pas venu seul.

Elle ouvrit la bouche pour crier, espérant ainsi alerter un professeur, mais Nathan l'attrapa par-derrière, la bâillonnant d'une main. Il la tira en arrière, laissant les garçons refermer la porte sur eux. Nathan la plaqua contre le mur, maintenant toujours sa main transpirante et à l'odeur rance contre sa bouche.

Tout d'abord tétanisée par le choc, les muscles d'Alex se raidirent sous l'agression. Tout son corps se rebella face à ce rapprochement non désiré. Elle tenta de se débattre, complètement horrifiée, mais il la retenait fermement en se collant contre elle. Alex le sentit se frotter contre son corps, devenant dur contre son ventre, tout en lui soufflant son haleine fétide en plein visage. Alex ne put retenir ses larmes, terrifiée, seule et impuissante. Il était bien trop fort pour elle et le fait qu'elle se débatte avait l'air de l'exciter encore plus.

Elle avait été stupide de croire qu'ils suivraient les règles. Tous les moyens étaient bons et le viol pour eux devait en faire partie, joignant l'utile à l'agréable. De sa main libre, il s'immisça sous sa chemise et commença à lui malaxer un sein, tout en lui chuchotant des obscénités. Il ricana devant sa tentative dérisoire de se soustraire, la bloquant un peu plus contre la paroi. Terrorisée et complètement tremblante, elle ne voyait vraiment pas comment elle allait bien pouvoir s'en sortir. Elle allait se faire violer, il allait prendre sa virginité ici dans cette salle de classe et elle ne pouvait rien faire pour l'en empêcher. Il se mit à l'embrasser dans le cou, lui léchant la nuque, la mordillant. De sa main libre il lui lâcha le sein pour tenter de dégrafer le bouton de son pantalon.

Profondément révulsée, elle tenta de se dégager un peu la bouche en tournant légèrement la tête, avant de mordre de toutes ses forces sa main plaquée sur son visage. Il la lâcha en hurlant de douleur, la libérant enfin. Elle voulut aussitôt s'échapper, mais il la rattrapa par le bras, lui administrant une gifle si forte qu'elle lui éclata la lèvre inférieure. Elle fut projetée au sol par le coup qui l'assomma presque. Étourdie, des points noirs dansant devant ses yeux, les oreilles tintant, elle tenta de ramper pitoyablement sur le sol. Il l'attrapa alors par sa chemise pour la remettre debout, lui arrachant quelques boutons au passage, avant de lui envoyer une autre gifle tout aussi forte qui lui vrilla la tête. Il la plaqua ensuite violemment contre le mur, lui coupant le souffle.