42 jours

Chapitre 7

Rebecca fut brusquement réveillée par la sonnerie de son téléphone. Elle avait annulé l'entrainement des cheerleaders de l'après-midi, trop fatiguée mentalement par le bazar qu'avaient créé ces imbéciles. Elle était rentrée directement chez elle et s'était effondrée sur son lit, laissant le soin à Jacob, son homme de main, de s'occuper du cas de Nathan et de ses deux acolytes.

Elle soupira bruyamment avant de décrocher. Jacob l'informa de l'avancée de l'opération punitive et voulu connaitre ses directives pour la suite.

— Tu peux les libérer, mais Nathan n'est désormais plus le bienvenu au lycée, lui indiqua-t-elle avant de raccrocher.

Elle lâcha un autre soupir avant de se lever pour s'enquérir de la présence de sa famille. Elle ne fut pas surprise d'apprendre qu'il n'y avait qu'elle, Carmen la gouvernante et bien sûr Kaitlin enfermée dans sa chambre. Son père devait toujours se trouver à l'autre bout du pays à cause de ses engagements et sa mère... Bah, après tout elle s'en fichait.

Le diner allait bientôt être servi. Elle s'apprêtait donc à descendre voir ce que Carmen avait préparé, quand un bruit soudain dans les étages lui fit relever la tête, la stoppant net dans les escaliers. Elle fronça les sourcils, déconcertée. Les appartements du haut étaient ceux dédiés à ses parents et devaient donc être en toute logique vide. Ça ne pouvait pas non plus être Carmen, puisqu'elle l'entendait chantonner à l'étage en dessous. Piquée à la fois par la curiosité et l'appréhension, elle remonta l'escalier sur ses gardes.

Arrivée au palier, elle entendit le vent souffler doucement sous la porte du bureau de son père. Elle agrippa la poignée pour entrer, mais celle-ci était fermée à clé. Elle soupira avant d'aller chercher la clé que son père cachait dans sa chambre à coucher. Elle avait depuis longtemps découvert la cachette, dans un petit renfoncement installé derrière la table de chevet. Les rideaux volèrent dans la pièce sous le vent froid qui s'infiltrait par la fenêtre laissée grande ouverte. Elle grommela en s'avançant d'un pas rapide, fermant la fenêtre avant de tirer les rideaux d'un geste sec, plongeant ainsi la pièce dans la pénombre. Une légère lumière qu'elle n'avait pas vue auparavant, illuminait à présent le bureau. Elle se rapprocha de l'ordinateur de son père, dont l'écran était allumé.

Une page du bloc-notes était ouverte sur le bureau d'accueil. Curieuse, elle s'assit pour lire, trouvant étrange que son père ait laissé sa session ouverte avant de partir, il y avait de cela trois semaines. Le message comprenait plusieurs lignes et les yeux de Rebecca s'agrandir de stupeur en parcourant le texte. Il était adressé au directeur Danvers du bureau des sciences et de la technologie de la CIA.

Il devait y avoir une erreur, se dit-elle abasourdie, son père était gouverneur depuis sept ans... Et avant ça, il travaillait dans un grand cabinet d'avocat.

Elle se sentit blêmir face à la teneur du message qui menaçait ouvertement toute sa famille. Ils réclamaient à son père des informations concernant un nouveau centre de recherche du nom de Sensitive. En cas de refus de coopérer, ces individus s'en prendraient à eux.

Une phrase en particulier lui glaça le sang.

« Vous nous avez créé, vous savez mieux que quiconque de quoi nous sommes capables. Vous nous avez pris nos familles, nous vous prendront la vôtre »

Au même instant son téléphone bipa, la faisant horriblement sursauter. Elle venait de recevoir un sms qui la fit blêmir furieusement. Les yeux écarquillés, elle relit encore une fois la phrase, n'osant croire ce qu'elle avait lu. Un numéro inconnu qui l'informait que ça serait vraiment regrettable pour les prochaines élections, si ses « petits jeux » périscolaires de harcèlements venaient à être divulguées dans la presse. Ce qui lui faisait le plus froid dans le dos avec ce sms, était que la personne désignait son père non pas comme le gouverneur, mais comme le directeur de la CIA. C'était la même personne qui avait laissé un message à son père...