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AMAR 10h26
Je croise les bras contre mon torse.
C'est ridicule. Absolument ridicule.
- Et il t'a dit combien il en a imprimées ? Sourit Ibtissem tout en se servant une tartine.
- Une pour nous tous, elle affiche le plus grand sourire de sa vie, c'est pas trop gentil en vrai ?
« C'est pas trop gentil en vrai ? ».
C'est des photos, des photos. Elle en parle comme si quelconque être humain ne pouvait pas en faire. J'aurais pu en faire moi, si elle me l'avait demandé. Même Jawad aurait pu en faire, tout l'monde peut en faire. Tout l'monde.
Mais parce que c'est un "photographe" et qu'il nous a "offert les photos si gentiment" on peut plus respirer, et elle est obligée d'aller les récupérer en main propre. Aujourd'hui. Maintenant.
Je l'analyse de haut en bas.
Cheveux plaqués en un chignon bas, cils recourbés comme jamais, lui donnant ce regard qui pourrait tuer n'importe quel homme, lèvres imbibées de gloss, robe.
Robe.
Mais elle croit qu'elle va où là ? Tout ça pour aller récupérer six photos ?
C'est ridicule.
Elle et Ibtissem continuent à glousser de la gentillesse du mec, et de la beauté des photos qu'il a dû prendre, avant que je ne pose ma tasse sur la table, soûlé.
- Eh, je commence en me grattant la nuque, frustré, t'auras besoin d'une voiture non ? Je te conduis ?
Elle tourne lentement sa tête vers moi, avant de me dévisager de la manière la plus arrogante et dédaigneuse qui soit.
- T'es malade toi j'crois.
Imed me lance un coup d'œil moqueur, avant de se reconcentrer sur son café.
Ibtissem fait des gros yeux, et amène sa tartine à ses lèvres, regard fuyant.
- Em-
- Eh eh eh, elle m'écourte d'un geste de main, chut là, j'étais de bonne humeur.
Je me tourne vers Jawad et Marwa, qui faisaient des coloriages au salon, avant de me retourner vers elle.
