Chapitre 4 : Main-mise sur Akas

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Pendant ce temps, à Akas, il était cinq heures du matin et les manifestations festives s'essoufflaient dans les rues. Dans la baie calme de la cité, à l'ombre des barres montagneuses qui la protégeaient, plusieurs bateaux de luxe accueillaient les dignitaires locaux et les nantis de la ville.

À bord de l'un d'eux, immobilisé à bonne distance du port, une femme, son frère et ses deux enfants profitaient de cocktails luxueux en compagnie de dizaines de célébrités locales. Tous portaient des costumes ou des tailleurs de haute couture.

Épuisée par une longue nuit, la femme s'écroula dans un transat sur le pont supérieur du yacht. Son frère l'approcha, il lui souffla discrètement dans l'oreille :

« Ton mari rentre enfin. »

Elle se leva et regarda en direction des lumières de la ville. Un petit bateau à moteur approchait, deux hommes manœuvraient la barre et la cabine semblaient en abriter deux autres. Elle répondit :

« Enfin ! Je n'ai plus eu de nouvelles depuis hier soir...

– Il travaille beaucoup en ce moment, pardonne-le.

– Oui je comprends, mais il aurait pu me prévenir. Les enfants se sont fait un sang d'encre toute la soirée.

– Il va tout te raconter. J'amène les enfants dans ta cabine à l'arrière... Ne sois pas trop dure avec lui.

– J'essayerai. »

La vedette accosta le yacht, les deux hommes dans la cabine montèrent à bord et se présentèrent au capitaine. La femme ne reconnut pas parmi eux son mari et approcha timidement. Le premier homme était le baron Iel Le Thaze et le second un de ses lieutenants. Elle cria :

« Qui êtes-vous monsieur ? Où est Sébastien ? »

Derrière elle, son frère arriva et répondit, une larme à l'œil :

« Je suis profondément navré... »

D'un claquement de doigts, le baron invita les deux conducteurs de la vedette à décharger le corps de Sébastien aux pieds de la jeune femme. Choquée, elle se pencha dessus et pleura longuement. Agacé, le baron lui tint avec désinvolture :

« Relevez-vous madame ! Il n'est point utile de pleurer ce pleutre. Où est donc passée votre dignité ? »

Elle se releva, fixa le baron du regard et cria :

« Mais quel genre d'homme êtes-vous ?

– Je n'ai pas le temps de jouer avec vous ! Je dois savoir ce que votre mari vous a dit à propos de ses enquêtes. Soyez coopérative, je vous l'ai ramené alors que je pensais le brûler.

– Je ne sais rien du tout ! »

Le baron s'appuya sur le bastingage, extirpa de sa poche un cigare, le porta à sa bouche et reprit :

« Connaissez-vous la topographie de la baie d'Akas ?

– Pardon ?

– Nous sommes ici au-dessus du gouffre de Baritat, un lieu naturel prodigieux s'il en est. C'est lié au prolongement de la falaise de la barre Ouest qui domine Akas. Sous nos pieds, il y a plus de vingt mille mètres de profondeur d'eau, alors que nous ne sommes qu'à deux kilomètres à peine du port... N'est-ce pas fascinant ?

– Ne nous faites pas de mal, je vous jure que je ne sais rien...

– Et il se trouve que je suis sentimentalement attaché à cet endroit... Voyez-vous...

– Par pitié monsieur... »

Le baron jeta son cigare sur le pont et cria :

« Ne m'interrompez pas !

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⏰ Dernière mise à jour : May 26, 2023 ⏰

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Epopée Surinienne - Episode 1 - L'Épreuve de ForceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant