Mes paupières papillonnent quelques secondes avant de réussir à s'ouvrir. Mes muscles sont endoloris, au point que je peine à me mouvoir, tandis que les martèlements dans mon crâne me font atrocement souffrir. Lorsque je parviens, non sans mal, à me tourner sur ma droite, l'absence d'Amélia me surprend. De nous deux, elle était celle ayant consommé le plus d'alcool, et pourtant, c'était également celle qui s'était réveillée le plus tôt.
Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était. Les rideaux fermés ne me laissaient pas apercevoir les rayons de lumière créés par le soleil.
Bien que réveillée, je reste dans le lit plusieurs minutes avant d'en sortir. Je pense à remettre mes vêtements de la veille, mais voyant que je n'en ai pas la foi, je décide donc de garder ceux que j'ai empruntés à Adrian.
Le chemin jusqu'à la cuisine me paraît durer une éternité. Les pulsations à l'intérieur de ma tête me donnent l'impression de se réverbérer dans mes yeux, me donnant envie de vomir à mon tour.
Dans la cuisine, je retrouve quatre de mes collègues. Rose, Raphaël, Adrian et enfin Amélia sont réunis autour de la table, partageant un petit-déjeuner, en pleine discussion. Adrian se tourne vers moi dès qu'il m'aperçoit ensuite suivi des autres. Je remarque immédiatement les cernes violets sous les yeux d'Amélia.
- Tu as bien dormi ? Pas trop fatiguée par cette soirée ? me demande le propriétaire de la maison.
Je me pose sur une chaise et pose ma tête dans mes bras croisés sur la table.
- J'ai passé une plutôt bonne nuit. Je ne peux malheureusement pas vraiment dire la même chose pour la fatigue. Mes jambes risquent d'arrêter de me soutenir à tout moment, terminai-je dans un soupir.
Mon collègue me propose de me préparer un repas et j'accepte sans aucune hésitation. Je n'ai pas vraiment mangé la veille au soir, et la faim se fait ressentir.
Je le vois s'affairer devant le grille-pain, puis fouiller dans le frigo et dans les placards. En attendant mon petit-déjeuner, je ne prends pas la peine d'écouter les conversations qui se déroulent juste à mes côtés, encore trop fatiguée pour faire quoi que ce soit.
Quelques minutes après, Adrian revient à mes côtés et pose devant moi un plateau rempli. Dessus, je peux retrouver des tartines grillées et beurrées ainsi qu'un café et un verre de jus d'orange. Je le remercie avec un sourire.
- Tu dois avoir mal à la tête avec ce que tu as bu hier. Tu veux un médicament ? ajoute-t-il.
- Tu me sauves la vie si tu fais ça. Ma tête s'est transformée en un champ de bataille, me plains-je.
Il disparaît de la pièce pour aller en chercher un. Amélia entame une conversation avec moi.
- Madame ne tient pas beaucoup l'alcool à ce que je peux voir, rigole-t-elle.
- Je te déteste Amélia, ajoutai-je avec une grimace.
- Quoi ? Moi ? demande-t-elle, surprise. Je suis désolée si je t'ai empêchée de dormir, je ne m'en suis pas rendu compte.
- Non pas du tout. Je ne t'ai pas vu bouger une seule fois dans ton sommeil. Je suis juste un peu dégoûtée que, de nous deux, ce soit toi qui aies bu le plus d'alcool, mais qui s'en sors le mieux.
- Que veux-tu, on a tous des talents différents. Plus sérieusement, je pense que c'est l'habitude, répond-elle avec un clin d'œil.
- L'habitude de t'en mettre plein la tête à chaque soirée ? Génial, dis-je dans un petit rire.
- Dit comme ça. Disons que je fais régulièrement des fêtes depuis mes seize ans. Ce n'est pas vraiment la chose à faire, mais je ne sais pas, ça me fait me sentir vivante. J'ai l'impression d'avoir déteint sur ma sœur, au plus grand damne de notre mère.
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J'aurais aimé pouvoir te dire...
RomanceEmma-Lynn est jeune, a un bon boulot dans une agence de traduction, des collègues gentils. Mais, et si elle avait déjà bien trop souffert ? Et si elle était remplie de cicatrices invisibles mais pourtant indélébiles ? Pour elle, la seule manière d'a...