XIV. Round one.

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PDV Madelaine :

La souffrance.

Une expérience universelle qui touche chaque être humain au cours de sa vie, à des degrés différents. Elle revêt de nombreuses formes, allant de la douleur physique à la douleur émotionnelle. J'ai rarement expérimenté la douleur physique, cependant la douleur émotionnelle m'est plus familière.

Pourtant, je suis convaincue que la douleur émotionnelle est la plus terrible, car vous êtes le seul à pouvoir la guérir. Elle vous tue de l'intérieur.

C'est comme recevoir un coup de couteau dans le dos...

Clac.

— Wow Madelaine ! À qui tu penses pour viser aussi précisément ? s'exclame Marin en s'approchant de moi, jouant avec son couteau.

Je regarde mon arme enfoncer en plein cœur dans le mannequin pendu au plafond. J'ai été surprise qu'il ne nous entraîne pas à nous tirer dessus avec de vrais couteaux. Pas que je sois mécontente, loin de là, mais je dois avouer que j'appréhende la première fois où je devrai tuer une vraie personne.

Est-ce que j'y arriverai ?

Malgré mes améliorations en combat corps à corps, cela ne signifie pas que je survivrai face à un homme imposant. Je mets de côté mes craintes et adresse un sourire poli à Marin en réponse à son compliment. Je suis couverte de sueur à force de lancer des couteaux, et des crampes se forment dans mes mains, remontant jusqu'à mes épaules engourdis.

Plus je m'entraîne, plus je m'améliore. Plus je m'améliore, plus l'espoir de sauver mon frère grandit. Et plus l'espoir grandit, plus la peur d'échouer resurgissent.

— Dépêchez-vous de lancer vos derniers couteaux ! hurle Matteo derrière nous, nous faisant sursauter pour la plupart.

Plus d'une semaine s'est écoulée depuis notre conversation après le saut en parachute. Depuis, il n'est pas venu aux séances d'entraînement, laissant Renato se charger de notre apprentissage. C'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles je me suis améliorée...

Il ne m'a pas adressé un regard depuis son retour, trop occupé à hurler sur quiconque lancerait mal son couteau. Je devrais être heureuse, mais cela a l'effet inverse.

Ça m'angoisse.

Mon corps essaye d'anticiper la moindre de ses intentions. De loin, je l'observe, un frisson me traversant. Ses sourcils sont froncés et son visage est fermé. Il a quelques légères égratignures, mais elles commencent déjà à cicatriser.

Je tourne brusquement la tête lorsque son regard se détourne vers moi. Mon cœur bat plus rapidement, angoissé d'avoir attiré son attention. J'essaie d'être la plus concentrée possible lorsque je réitère mon tir. Mes mains deviennent moites tandis que je sens son regard brûler ma nuque.

En me positionnant devant ma cible, j'incline mon bassin comme on me l'a appris et lance le couteau. Le bruit du couteau résonne tandis qu'il percute le mannequin.

Clac.

En pleine tête.

Sans pouvoir le contrôler, mes lèvres s'étirent pour former un sourire. Marin m'applaudit tandis que Cassie s'approche, une moue sur son visage.

— Comment fais-tu pour toujours atteindre ta cible ? râle-t-elle en regardant mon mannequin couvert de couteaux.

Je hausse les épaules et lui jette un coup d'œil. De nombreux couteaux sont éparpillés par terre, mais aucun n'a touché la cible.

— Je sais, je suis complètement nulle en lancer de couteaux. Mais n'oublie pas que je peux te mettre à terre en une minute, chérie, dis-je en lui faisant un clin d'œil.

HEARTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant