Chap 3 : Play with the fire

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De retour dans le hall de la caserne, la gardienne se tourna vers Aiden.


- La visite et ma sympathie s'arrêtent-là. Rendez-vous dans une heure pour le coup d'envoi, au terrain de jeu. D'ici-là, débrouille-toi pour te familiariser avec les lieux et les camarades.


Elle afficha un sourire de façade, ressemblant plus à une grimace qu'à un vrai geste de courtoisie, et tourna les talons, avançant dans les longues allées froides. Une main lui attrapa fermement le coude et la tira dans un des croisements de couloir. Ses pieds s'emmêlèrent et elle se rattrapa au mur avec instinct, à l'aide de sa main libre. Ses sourcils se froncèrent et les traits de son visage se fermèrent davantage avant de se crisper en découvrant l'identité de la personne qui l'avait dévié de sa route.


- Un problème chef ?


Rafael Reyes la fusilla du regard et referma ses doigts sur sa peau, lui soutirant un gémissement de douleur.


- T'as pas oublié de me dire quelque chose par hasard Stone ?


Elle ne répondit pas, jugeant inutile de confirmer les informations qu'il avait déjà en sa possession. Ses yeux se baissèrent sur son coude, remarquant que sa peau commençait déjà à bleuir, son sang ne circulant plus sous la pression de son supérieur. Il la relâcha instantanément.


- Je vais pas pouvoir te couvrir à chaque fois, tu me fous dans la merde. Putain mais qu'est-ce qui t'a pris de faire une chose pareille ? Tu sais ce que tu risques ?

- Tu me prends pour une idiote ?


Il ne répondit pas à son tour, lui offrant seulement qu'un demi-sourire moqueur.


- Tu sais très bien que j'évalue toujours les risques. Si j'en ai pris un aussi important, c'est pour une raison qui surpasse ça. Laisse-moi gérer, je t'ai jamais rien demandé Reyes.


Le regard de l'homme s'assombrit et ses poings se serrèrent. Il avait horreur qu'elle tienne ce genre de propos, même s'il reconnaissait en ceux-là une forme de vérité.

Plusieurs secondes s'écoulèrent, leurs regards accrochés l'un à l'autre, le silence s'installant entre eux. Elle l'entendit soupirer et espéra que cela sonnait la fin de leur échange. C'était mal connaître le chef des gardiens.


- Il faut que tu arrêtes avec ça, lâche l'affaire Charlie. Tu vas y rester si tu continues. Tu peux pas te mettre en péril juste pour un infime espoir que tu as. T'as rien d'autre que ça, ça ne justifie pas de tels sacrifices, et tu le sais. Si t'es pas idiote, t'es clairement naïve, et c'est peut-être pire.

- Je t'ai pas demandé ton avis, lâche-moi avec ça.

- Je croyais que t'avais abandonné, que tu étais revenue la raison. Je te laisse deviner ma déception quand j'ai appris la nouvelle. Tu...

- Tu, quoi, Reyes ? Garde tes grands discours pour les jeunes recrues. Ça tombe bien d'ailleurs, tu en as une nouvelle à former. Il a l'air plein d'ambition lui aussi. Peut-être que tes sermons marcheront plus avec lui qu'avec moi.

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