Chap 5 : Sentence

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Le bâtiment se dressait devant elle, majestueux et imposant. Ses murs blancs reflétaient les premiers rayons du soleil, qui lui donnaient un air presque olympien. Les ombres sur les marches leur donnaient plus de grandeur et il lui sembla soudainement impossible de les gravir. Les mains tremblantes, elle replaça certaines mèches de ses cheveux, souffla une dernière fois pour se donner du courage et avança en direction de l'édifice. Les lettres dorées au-dessus de la porte principale indiquaient sa destination finale : « Palais des Hauts-Gradés ».

Charlie le savait, c'était les dernières lettres qu'elle lirait de toute sa vie.


A peine les portes refermées derrière elle qu'un homme âgé, vêtu élégamment, s'approcha. De sa voix abîmée, il l'invita à le suivre au travers des longs couloirs. Le silence qui régnait, les colonnes de marbre et leur pas qui s'écrasaient sur la moquette vieillie lui rappelait ces ambiances qu'elle voyait dans les films. Il ne manquait plus qu'une musique funèbre pour peaufiner le décor, bien qu'elle avait le sentiment que cette dernière résonnait dans sa poitrine, animant son organe vitale à une allure folle. Condamnée à traverser le couloir de la mort, elle gardait la tête haute pour faire bonne figure – comme si cela lui permettait d'affronter fièrement son destin.

Son guide s'arrêta, pied joint, au milieu du couloir. Il frappa avec détermination à la porte imposante face à lui et attendit patiemment que l'on vienne lui ouvrir. Quelques secondes suffirent pour que les battants cèdent et leur ouvrent l'accès la salle d'audience. Déglutissant, elle avança et découvrit la cage dans laquelle elle allait être désapprouvée. 

Plusieurs gradins se trouvaient de chaque côté de la pièce. Face à elle se dessinait une longue table de bois massif, accompagnée de plusieurs sièges en cuir noir. Elle s'avança davantage et attendit, main liée dans le dos, au centre de la pièce.



- Bonjour soldat Stone.


Elle leva les yeux vers la première personne qui faisait son entrée face à elle. En voyant le nombre de médailles accrochées sur le haut de son buste, elle sut immédiatement son identité. Il s'agissait du chef des armées, le plus haut gradé, Isaac Fisher. Réputé pour sa bravoure lors de l'effondrement du monde, il était autant craint qu'admiré.

Derrière lui se trouvait sept personnes, elles aussi décorées de plusieurs médailles, représentant le Grand Conseil.

Charlie effectua un salut militaire et reprit la même position qu'initialement, attendant que son procès démarre.



- Je pense que vous savez pourquoi vous êtes ici, commença Isaac Fisher. Nous allons tout de même devoir énoncer les faits qui vous sont reprochés... Question de procédure.



Il haussa les épaules, ouvrit un dossier et reprit de sa voix grave et rocailleuse.



- C'est étonnant, la liste est relativement courte. D'habitude, c'est plutôt les casse-pieds qu'on envoie ici. Vous, il a suffi d'une erreur et terminé. Boum, dit-il en mimant une bombe explosant à côté de lui. Dommage.



Un sourire effroyable se forma sur son visage, lui donnant un air menaçant. Son regard se fit soudainement plus sombre.


- En même temps, ce n'est pas n'importe quelle erreur. Voler la carte d'accès d'un de vos supérieurs, entrer par effraction au palais, entrer dans une pièce dont l'accès est très restreint et accéder à des documents confidentiels et classés top secret, vous avez fait fort Soldat Stone. Il n'y a que les fous pour tenter une telle chose. Etes-vous folle ? 

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