Le reste de la journée s'était déroulée, comme toujours, très rapidement. Les gardiens avaient intégré les différentes sessions d'entraînement en fonction de leur spécialité tandis que les novices constituaient un groupe à part entière, devant développer une multitude de compétence commune à la Garde.
La fin de la journée sonna en début de soirée, une autre ambiance naquit dans les couloirs et les extérieurs. Tout le monde se retrouva au réfectoire avant de se décontracter dans les lieux communs ou les jardins. Les tables étaient remplies de jeux de cartes ou de dés et les bancs accueillaient les jambes fatigués des plus vieux ; seuls les soldats dans la tour de garde continuaient d'exercer.
Charlie faisait partie de ceux qui préféraient s'isoler dans un recoin de la base. Cigarette coincée entre les doigts, elle se détendait, assise en tailleur dans l'herbe, là où aucun gardien ne s'attardait. Les paupières à moitié ouverte, elle sentait enfin la colère et l'inquiétude la quitter. Un objet vola jusqu'à ses pieds, s'écrasant lourdement sur le sol. Elle baissa son regard sur le petit paquet et l'attrapa du bout des doigts, veillant à ce que sa cigarette ne l'effleure pas. Sans même pouvoir le contrôler, elle porta l'emballage à son nez, espérant humer une infime odeur sucrée. Un rire la stoppa dans son geste. Elle porta son regard sur l'homme.
- Où est-ce que tu as réussi à trouver ça ? demanda-t-elle en lui tendant la tablette de chocolat.
- Je la gardais précieusement pour une occasion spéciale. Je crois qu'aujourd'hui, je peux l'ouvrir.
Il repoussa sa main avec une certaine délicatesse, avant de reprendre :
- Ouvre-la.
- Quoi ? Non, non, ça ne va pas, tu attends ça depuis trop longtemps.
- Ce n'était pas une proposition.
Elle le regarda quelques secondes avant de finalement s'exécuter, ne se faisant pas prier pour une telle chose. La tatouée porta le chocolat à son nez, une nouvelle fois, et se délecta, par procuration, de son goût.
- C'était mes préférés, glissa-t-elle dans un murmure.
- Moi aussi. Je pouvais en manger des tablettes entières devant la télé. C'était presque devenu un automatisme.
Le paquet revint à son propriétaire mais il la repoussa de nouveau.
- Prends un carré.
- Mais...
- Ce n'était toujours pas une proposition ou une question, la coupa-t-il.
La rousse écrasa sa cigarette pour l'éteindre et la posa sur son genou. Nettoyant sa main contre son pantalon, elle finit par casser le morceau sombre, appréciant entendre le bruit de la gourmandise se craquer. Elle glissa le carré de chocolat entre ses lèvres et le glissa dans sa bouche, le laissant fondre longuement. Ses yeux se fermèrent sous le plaisir qu'il lui procura, presque instantanément. Elle n'avait pas mangé quelque chose d'aussi délicieux depuis des années.
- Pourquoi tu partages ça avec moi Porter ? Pour te faire pardonner de m'avoir mise au tapis ou pour me remercier de t'avoir accueilli ?
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RUN.
DobrodružnéCharlie a cessé de courir depuis longtemps. Elle s'est accommodé à cette nouvelle société, respire seulement pour survivre et ne cherche plus à fuir pour sa propre liberté. Immortalisée dans une routine, elle accueille cette nouvelle recrue sans sou...
