La plume anonyme

02. Tom

- Molly, ça te dit une petite soirée ce soir ? me lance Cassie d'un air assuré

- Oh je ne pense pas Cassie, c'est gentil mais je dois rentrer tôt pour terminer le foutu examen que nous a planté Monsieur Follerey et pour me reposer un peu

- Oh mais allez, t'es pas drôle ! Faut bien qu'on entame cette année comme il se doit non ? rétorque-t-elle à la suite de mon refus

- Désolé Cassie, mais ce sera sans moi ! lui lançai-je pour mettre fin à la discussion

Les soirées, j'en faisais beaucoup quand j'étais au lycée, beaucoup trop même. Mais j'avais passé l'âge on va dire, j'avais d'autres chats à fouetter que de sortir en pleine semaine, surtout depuis que papa est parti et que c'est la guerre intersidérale à la maison.

Elle leva les yeux au ciel et regarda son ami James. 

- Bon toi James, tu viens hein ? Tu ne me laisses pas seule ? s'exclame-t-elle

- Carrément ! Tu ne crois quand même pas que je vais te laisser sortir en soirée sans moi ? lui répondit-t-il, en plus y'a toute l'équipe de basket John

- Non mais ce n'est pas possible vous deux, vous êtes en dépression dès la deuxième semaine de l'année ou quoi ? nous balance Cassie furtivement à John et à moi

- On a juste peut-être autre chose à faire que sortir en soirée en plein milieu de semaine alors qu'on a cours le lendemain Cass, lui affirme John avec un petit sourire ironique

- C'est clair que si c'est pour avoir des pannes de réveils tous les matins comme Molly, je préfère ne pas sortir, s'exclame James en éclatant de rire devant nous

Je fis mine de rigoler ironiquement avant d'apercevoir mes deux autres connaissances rire à cœur joie à côté de moi.

D'après ce que j'ai remarquée en une semaine de la vie de Cassie et lorsque je la connaissais uniquement de vue durant toutes ces années scolaires, elle était très fêtarde et ne ratait aucune soirée. Elle adorait plaire et séduire, elle s'apprêtait chaque jour comme si elle devait se préparer à rencontrer l'homme de sa vie. À en écouter ses anecdotes – puisqu'elle n'est absolument pas pudique sur ce sujet là – elle avait pas mal de conquêtes mais elle reste très gentille et assez drôle.

17h26

La journée est passée assez vite bizarrement, je marche en direction de chez moi en observant le chêne qui se tient devant chez mes voisins qui avait plutôt mauvaise mine. Ce chêne devait être là depuis peut-être...100 ans ? Je ne sais pas, mais en tout cas il tire une sale tronche. Je me souviens encore quand papa avait accroché une jolie balançoire sous ce dernier pour que je puisse m'amuser l'été.

- C'est moi ! m'exclamai-je en passant le pas de la porte d'entrée

Comme d'habitude, personne ne me répond. Comme d'habitude également, je tombe directement sur Éric à moitié avachi sur le canapé du salon devant un match de foot et une bière à la main. Il me fait vraiment peine ce type, je me demande même comment ma mère a pu tomber amoureuse d'un type comme lui ? Mon père ne ressemblait pas du tout à ça pourtant. C'était même tout le contraire.