30. L'accident

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Je dévale les escaliers à une vitesse folle et pris le temps d'alourdir mes pas pour qu'il m'entende arriver et cesse ses cris sur maman, ce qui n'est malheureusement pas le cas. Je me pointe donc dans le salon et une vision d'horreur se passe sous mes yeux, Éric avait la main levée devant le visage terrifiée de ma mère.


Sans plus attendre, je fonce.


- C'est quoi ton putain de problème ? Baisse ta main tout de suite, lançai-je à destination du tyran qui se trouve en face de moi


Ses poings se resserrent davantage et fixe ma mère l'air de lui faire comprendre que je vais payer pour elle ce soir, il a l'air de mordre ses joues avant d'ouvrir la bouche.


- Dis à ta fille de laisser les adultes régler leur problème d'adulte et de remonter immédiatement dans sa chambre.


Ma mère se retourne dans ma direction avant de me lancer un regard horrifié me suppliant de remonter. Il est hors de question que je parte d'ici.


- Tu ne peux pas t'adresser directement à moi ? Il y a un souci ? Je te fais peur peut-être ? hurlai-je en m'avançant vers lui et en m'interposant entre ma mère et son corps

- Dégage morveuse, vas t'occuper de ton putain de problème de dépression au lieu de t'occuper des affaires qui ne te concerne pas, me crache-t-il avant de se rapprocher de mon visage


Mon corps bouillonne, s'en est bien trop. Je me jette sur lui d'une telle force qu'il se cogne contre le frigo, il parait surpris. Eh oui monsieur le molosse, mon père m'a appris à me battre. Mes quelques années de boxe ne m'ont pas servies à rien. 


Mais alors que je prête un regard à ma mère pour savoir si elle est en sécurité, il profite de cette seconde d'inattention pour se rapprocher de moi et je sens son poing me propulser, ma tête se cogna contre l'angle du plan de travail se trouvant au milieu de la pièce avant de s'écraser sur le sol.


J'entends ma mère crier mon nom en se rapprochant peu à peu de moi et puis...Plus rien.


Un voile noir se posa sur mes yeux et ces derniers se ferment en quelques secondes seulement. Je ne sens plus rien, ni mon corps, ni ma tête, même plus la voix dans ma tête. Je crois bien que c'est terminé.


Lundi,

9h09


Les rayons du soleil me frappent le visage de bon matin tandis que je n'arrive pas à terminer mon petit-déjeuner. Quand soudain mon visage se relève en direction de la porte de ma chambre qui s'ouvre, laissant passer le visage de ma mère et mon frère. Quel bonheur de les voir ici, un vrai bol d'air frais.


- Ma chérie, comment vas-tu ? me lance ma mère en venant à mes côtés

- Moins mal, lui répondis-je en touchant ma tête, mais encore des difficultés à marcher.


Ma mère reste à mes côtés en prenant ma main fort contre la sienne et fit passer mon frère devant son buste pour le laisser apparaître devant moi, son visage crispé et vide se place au-dessus du mien. Il ne sait pas quoi dire.

La plume anonymeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant