38. Retour à la dure réalité

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La semaine est passée extrêmement vite, je me retrouve à cet instant assis dans ce foutu avion qui a déjà 1 heure et demie de retard. Alors j'en profite pour écrire, comme à mon habitude. Mon stylo se dandine sur mon carnet rose poudré tandis que ma créativité défile dans ma tête écrivant la suite de mon histoire. 


Je rentre chez moi pleine d'énergie et d'air frais, je comprends aussitôt pourquoi ma meilleure-amie me manque tant et pourquoi je me sens si bien quand je suis à ses côtés, elle est magique. Nous avons même rencontré son nouveau groupe d'amis qui pour la plupart étaient adorable, et on a également parlé de cette soirée, cette fameuse soirée. Celle où Robin a tenté de violer mon intimité. Je ne vais pas faire un dessin, mais Maureen était en furie. 


J'écris aussi sur mon inconnu à qui j'envoie une photo de mes deux nouveaux doudous, Woody et Boo. Ils m'ont coûté plus d'un mois de salaire en les achetant à Disney mais ça valait le coup, en parlant de lui...Nous n'avons pas arrêté de parler cette dernière semaine.


Il m'a raconté à quel point il aimait discuter avec moi, m'a confié que lui aussi aurait bien aimé se coucher contre moi le soir et je me suis même surprise à ressentir des papillons dans mon bas-ventre.


Dans quelle histoire je m'embarque là, c'est la question que je me pose depuis plus d'un mois maintenant.


18h39


Sortant de l'aéroport complètement éreintée par ce trajet des plus...tumultueux, j'aperçois mon frère et ma mère une pancarte à la main hurlant mon prénom. Une gêne gagne mon corps soudainement alors que mon rire résonne dans tout l'aéroport désormais, je ne pouvais pas m'en empêcher mais eux non plus, une pancarte pour une semaine de voyage quand même !


- Alors ma chérie, c'était comment Paris ? m'interroge ma mère déjà assise et au volant

- Incroyable maman, comme dans mes rêves. C'était fou, j'ai beaucoup pensé à papa tu sais...lui dis-je le sourire aux lèvres et la tête baissée


Ma mère me sourit comme pour me comprendre mais n'en dit pas plus, elle n'aimait pas parler de papa. Ça lui remémorait des souvenirs bien trop douloureux pour elle qui essayait tant bien que mal de tourner la page bien que celle-ci soit gravée pour le restant de sa vie dans son cœur.


Le regard de Tom est froid, il est ravi de me retrouver mais semble anxieux durant tout le trajet. Après de multiples demandes de ma part, il ne cède pas et ne me fit pas part de ce qui l'angoissait.

Alors que ma mère m'aide à sortir mon éternelle valise jaune du coffre, elle s'apprête à ouvrir la bouche.


- Écoute Molly je-


Elle s'interrompt laissant place à la porte d'entrée de la maison qui vient de s'ouvrir, sur lui. Je n'en crois pas mes yeux, des tas de questions me parviennent tandis que je comprends pourquoi mon frère avait ce regard si froid et si tendu durant le trajet. J'ai l'impression que le monde entier vient de me tomber sur les épaules.


Je ne me fis pas prier pour le bousculer avant de passer dans la maison tout en fixant ma mère d'un regard noir et intense. Oui, l'amour rend aveugle, mais cela n'empêche pas que lorsqu'un enfant de la famille est touché, la sentence doit être irréversible. Mais non, ma mère a stupidement accepté de pardonner à ce type, ce sale type.

La plume anonymeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant