45. À l'infini et au delà

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- Qu'est-ce que tu racontes encore ? Il ne se passe strictement rien avec Hamsley, répondis-je en évitant son regard car oui, je ne savais pas mentir.

- Ton regard te trahi mon pote, je t'ai vu la mater à en mourir sur place hier soir quand elle a débarquée à la soirée et pire, quand tu t'es figé comme un morceau de viande séché quand elle s'est approchée de toi pour te faire la bise, me crache mon ami en riant


Le désavantage de connaître nos amis depuis la maternelle, merde.


- Tu n'en parles pas à Simon pour l'instant, d'accord ? Et puis de toute façon c'est terminé

- Comment ça c'est terminé ? Il ne me semble pas l'avoir vu dans ton lit, me dit-il

- T'es chiant mec, je l'ai vu embrassé un autre hier soir c'est tout, dis-je en baissant les yeux et en serrant les poings en me remémorant la scène dans ma tête

- Et alors mon pote ? Ce n'est pas parce qu'il y a un gardien qu'on ne peut plus marquer de but, s'écrit-il en haussant les épaules


Je souffle, il est épuisant. Mais je finis tout de même par lui raconter mon aventure – si on peut appeler ça comme tel – avec la belle Hamsley. Cela me fait un bien fou, de pouvoir le confier à quelqu'un d'autre que Lucas dans mon cercle d'ami et de pouvoir en parler librement sans me cacher bordel, ça fait du bien.


Molly


Mardi,

11h52


Ok, je lui ai dit, je lui ai dit, je lui ai dit. Je suis libre.


Je sens le regard pesant de Jenni à l'autre bout du couloir tandis que je viens de me séparer de Colleen pour lui faire clairement comprendre qu'il ne se passerait jamais rien entre nous. Il avait l'air déçu, évidemment. Mais j'ai surtout eu l'impression qu'en seulement trois jours, un long scénario de notre vie de couple, notre mariage et nos futurs enfants avaient défilés dans sa tête.


À vrai dire, je l'évitais depuis cette soirée, ce fameux soir où il a cru bon de saisir ma tête entre ses mains pour déposer sa bouche sur la mienne. Cela ne m'a pas forcément déranger – surtout au vu de la dose d'alcool que j'avais ingéré – mais la réalité me prit de court me rappelant que mon cœur appartenait à un homme qui préférait d'ailleurs se taper les pestes de la ville.


D'ailleurs, il me manque. Il me manque terriblement et à un tel point que j'ai regardé Toy Story hier soir jusqu'à environ deux heures du matin, c'était la seule et unique chose qui m'a réellement fait penser à lui, qui m'a permis de me souvenir de ses phrases débiles qu'il était capable de me sortir au beau milieu de conversation.


À l'infini et au-delà, était évidemment sa préférée. C'était pratiquement devenu un mème pour nous à ce point.


Je me souviens du jour où j'ai déposé son doudou, soit Boo, devant l'entrée de la salle de théâtre pour qu'il puisse la récupérer, tandis que j'ai gardé Woody précieusement dans mon lit accompagné de Teddy. Ils faisaient une bonne paire ces deux-là. C'était une façon pour nous de toujours se garder près l'un de l'autre sans se voir pour de vrai.

La plume anonymeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant